La docteure Caroline Bédard exerce depuis 2012. Elle a pratiqué pendant plusieurs années au centre en santé sexuelle L’Actuel à Montréal avant d’intégrer le GMF à Mont-Saint-Hilaire en 2018. Elle avait déjà manifesté son désir de monter une clinique spécialisée dans la région.
« On le savait qu’il n’y avait pas de service à Belœil. On savait que le service aux jeunes était déficient. Quand on a vu l’article [sur l’absence d’une clinique jeunesse], on a utilisé le sujet qui était chaud pour faire accélérer les choses », souligne la Dre Bédard.
Les services de la clinique jeunesse étaient suspendus au CLSC des Patriotes à Belœil, depuis juin 2018, le temps de trouver un nouveau médecin répondant. Étant donné que la clientèle en clinique jeunesse ne compte pas dans les cibles d’assiduité imposée par le gouvernement, les médecins qui travaillent en Groupe de médecine familiale ont tendance à concentrer leur pratique en GMF, avait expliqué le porte-parole du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) Montérégie-Est, Hugo Bourgoin.
Les jeunes devaient donc se déplacer à Saint-Hyacinthe ou à Sainte-Julie pour effectuer un dépistage d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). Le fondateur de l’organisme à but non lucratif Ruban en route, François Blais, avait sonné l’alarme publiquement dans nos pages en avril.
Par la suite, la Table de concertation jeunesse de la Vallée des Patriotes avait aussi exprimé les démarches qu’elle avait entreprises depuis près d’un an pour rétablir la situation. Mélodie Georget de la Table de concertation n’était pas informée de la situation lorsque contactée par L’ŒIL. Elle a préféré ne pas commenter avant d’obtenir davantage de détails.
La clinique jeunesse du CLSC de Saint-Hyacinthe devait également fermer la semaine dernière. La Dre Bédard a accepté d’agir en tant que médecin répondant. Les services sont maintenus.
« Il y a quelques mois, le CISSS de la Montérégie-Est a communiqué avec les médecins de famille qui font du bureau privé sur son territoire dans le but de résoudre la problématique des cliniques jeunesse. La Clinique médicale Pure de Mont-Saint-Hilaire avait déjà l’intention d’offrir de tels services et l’un de ses médecins a manifesté son intérêt pour ouvrir un corridor de service », raconte M. Bourgoin.
Les services sont gratuits sous présentation de la carte de la Régie de l’assurance maladie du Québec. Les jeunes pourront continuer à consulter les infirmières scolaires et les infirmières du CLSC.
Ces dernières pourront faire le lien avec les médecins répondants de la clinique pour des examens, des tests ou des prélèvements.
Devenir une clinique spécialisée
La clinique jeunesse est le premier volet. Le deuxième volet concerne la mise en place d’une clinique spécialisée en santé sexuelle. Cela touche toutes les personnes âgées de 14 ans et plus. Les personnes n’ont pas besoin d’être inscrites en tant que patients à cette clinique pour utiliser les services. Les rendez-vous doivent se prendre au téléphone au 450 527-7873, poste 2. Il est possible de prendre rendez-vous en dehors des heures d’ouverture.
En plus de la Dre Bédard, la clinique compte aussi les Dres Catherine Allard et Gabrielle Maher-Laporte, ainsi que la gynécologue Anne-Rachel De Oliveira Demers. La gynécologue Martine Aubry intégrera le GMF en septembre.
Contraception, services de dépistage, traitement d’urgence d’ITSS, évaluation et installation de stérilet sans nécessiter de référence, traitement et prise en charge de la prophylaxie préexposition et prise en charge de toute personne ayant un diagnostic de VIH y sont offerts.
À la recherche de financement
La clinique est à la recherche de financement pour payer l’assistance technique que ces nouveaux services nécessitent. En effet, elle ne reçoit pas de financement pour embaucher des infirmières à même la clinique spécialisée, pour la location de contenants d’azote ni pour le transport de prélèvement. Pour le moment, la gestionnaire de la clinique, Nathalie Nault, s’est heurtée à des portes closes lorsqu’elle a demandé du financement additionnel.
« On a mis en place en peu de temps toute la logistique, par exemple du transport. […] On doit absorber ces dépenses pour le moment. Le besoin est là. Avoir une clinique complète, ça demande des sous. On veut une aide financière pour élargir nos services. On veut offrir tout ce qu’on peut. On a des idées plein la tête », soutient Mme Nault.