Les rénovations sur le site, désormais le Camp de Grandpré, ont commencé il y a deux ans. Le pavillon de Grandpré, construit en 2016, et l’un des deux dortoirs ont été complètement rénovés aux normes commerciales. Le pavillon de Grandpré est d’ailleurs complètement adapté pour les personnes handicapées physiquement. Les solages ont été refaits pour préserver les bâtiments des infiltrations d’eau. Les murs ont aussi été complètement refaits, alors que la Fondation a installé des panneaux au bas des murs pour se donner la possibilité de les changer en cas de bris.
Le site accueille aussi depuis peu un gymnase tout neuf, qui contient un terrain de basket. L’autre dortoir devrait pour sa part être rénové cet automne. La fondation complètera son parc de bâtiment au printemps, avec la construction d’une cafétéria de 250 places, le plus grand bâtiment du genre à Otterburn Park.
La Fondation Papillon, dont la mission est d’offrir un camp de vacances à une clientèle vivant avec un handicap mental, physique ou encore un trouble envahissant du développement, espère donner un nouveau souffle au camp. «On va aller dans l’innovation, le développement et la découverte, explique la nouvelle directrice du camp, Sandra Boijeot. Il y a des choses incroyables à faire sur ce site.» À titre d’exemple, elle cite le système de caméras aménagées dans le gymnase afin de le rendre interactif.
Un partenariat de garage
L’implication de la famille de Grandpré a commencé il y a trois ans dans le garage du président de la Fondation Papillon, Jean Duscheneau, garagiste à Montréal. «Dans la salle d’attente, il y avait une affiche qui explique quelle était mon implication et celle de mon épouse auprès de la Fondation», se rappelle M. Duscheneau. Il n’en fallait pas plus pour convaincre le fils de A. Jean de Grandpré d’organiser pour son père une visite au camp du chemin des Patriotes.
À l’époque, un des bâtiments avait été endommagé par l’eau. La moisissure et les champignons s’y étaient installés. «M. de Grandpré est arrivé; il a regardé le bâtiment et il a dit: “il n’y a pas grand-chose à faire avec ça. Il faut le démolir et en rebâtir un autre. Appelez vos architectes, je m’en occupe.” Ça ne faisait pas une heure que je le connaissais!»
C’est aussi M. de Grandpré qui a proposé la construction d’un gymnase pour aider les enfants, un an plus tard. La Fondation a finalement reçu une subvention de 750 000 $ du gouvernement provincial pour la construction de cette infrastructure.
«Au début 2019, nous aurons cinq bâtiments neufs ou rénovés qui vont aider des enfants et des familles, se réjouit le président. Le camp existe depuis 72 ans et avec les installations, on pourra servir des gens qui en ont tellement besoin pendant encore des années.»
Histoire de famille
Il faut dire que la famille de Grandpré partage une histoire particulière avec la fondation Papillon. Lili de Grandpré raconte d’ailleurs que les installations de la fondation au lac Pierre ont autrefois sauvé la vie de sa sœur en lui faisant une injection, après une piqûre d’abeille.
Pour remercier la famille, le député Simon Jolin-Barrette lui a d’ailleurs remis la médaille de l’Assemblée nationale, décernée aux personnes qui ont fait de grands accomplissements pour leur communauté. «Avec l’histoire familiale que vous y rattachez, je trouvais que par votre don vous redonnez à la collectivité, a mentionné le député. C’était donner au suivant en quelque sorte.»
Un «cadeau en or»
Le don pourra aussi bénéficier aux citoyens d’Otterburn Park, alors que la municipalité regarde encore la possibilité d’utiliser des plages horaires du gymnase, confirme le maire Denis Parent. D’autres salles du site pourraient aussi être utilisées par la municipalité.
En plus d’aider concrètement les familles, les nouvelles installations permettront d’aider au financement de la Fondation Papillon, qui loue ses installations lorsqu’elles sont inoccupées.
Le président du service de répit pour autistes Emergo, André Beaulieu, croit pour sa part que ces ajouts permettront d’accroître l’offre de service de l’organisme, qui fréquente le camp depuis de nombreuses années. «Éventuellement, je suis sûr que le site va pouvoir nous amener plus de participants, aider plus de gens et de moniteurs, parce que c’est plus facile. Il y a de la place.» n