7 octobre 2024 - 05:00
Dans le Grand Montréal
La congestion routière coûte 6 milliards de dollars
Par: Denis Bélanger
La pandémie avait entraîné une baisse de la congestion routière, mais les débits de circulation sont revenus à leur niveau. Photothèque | L’Œil Régional ©

La pandémie avait entraîné une baisse de la congestion routière, mais les débits de circulation sont revenus à leur niveau. Photothèque | L’Œil Régional ©

La congestion dans le Grand Montréal a entraîné des coûts de 6,1 G$ en 2023, ce qui représente 2,1 % du PIB (produit intérieur brut) de la région selon la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). Cette donnée renforce la nécessité de développer davantage le transport en commun d’après les élus de la région.
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Ce phénomène de coût se traduit par une importante perte de temps, du stress, une augmentation de la consommation de carburant et des gaz à effet de serre et affectant la qualité de vie de la population. Ces coûts ont été multipliés par six en 30 ans et ont plus que doublé depuis 2008. Si la tendance prépandémique se maintient, la congestion dans la région métropolitaine de Montréal pourrait coûter 10 milliards de dollars d’ici 2030.

La pandémie avait entraîné une baisse de la congestion routière, mais les débits de circulation sont rapidement revenus à leur niveau prépandémique. En 2020, la circulation sur les autoroutes du Grand Montréal représentait 82,8 % du niveau observé en 2019. En 2023, les niveaux de circulation oscillaient entre 90 % et 100 % du volume prépandémique, selon les secteurs.

Le dernier rapport de la firme INRIX révèle que la région métropolitaine de Montréal se classe au 2e rang des villes canadiennes les plus congestionnées, et au 30e rang mondial, avec une moyenne annuelle de 57 heures de temps perdu par automobiliste en 2023.

Selon le maire de McMasterville, Martin Dulac, les données de la CMM mettent en relief l’importance de trouver des solutions à la congestion routière. « L’amélioration du service de transport collectif et la création locale d’emplois font partie des solutions pour répondre à cet enjeu. »

Le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin, convient qu’il reste encore du travail à faire pour améliorer l’offre de service en transport en commun. « Nous observons que les déplacements domicile-travail sont de moins en moins concentrés sur l’axe pendulaire traditionnel, de la banlieue vers le centre-ville de Montréal le matin, et dans le sens inverse en soirée. Désormais, de plus en plus de trajets s’effectuent vers l’ouest et l’est, ce qui reflète également l’évolution des besoins en matière de mobilité. »

« Le rapport publié par la CMM met en lumière un enjeu majeur pour notre région : la congestion routière coûte non seulement des milliards de dollars, mais elle affecte aussi notre qualité de vie et contribue à la crise climatique. Face à cette réalité, le transport collectif, incluant le train de banlieue, s’impose comme la solution durable pour désengorger nos routes. C’est en investissant massivement dans l’amélioration et l’expansion de notre réseau de transport en commun que nous pourrons réduire les embouteillages, diminuer notre empreinte carbone et offrir à nos citoyens des options de déplacement plus efficaces et équitables», indique de son côté la mairesse de Belœil, Nadine Viau.

Notons que ces données sont publiées quelques semaines après qu’un hypothétique scénario d’abolition de trois lignes de trains de banlieue, dont celle de Mont-Saint-Hilaire, ait fuité dans les médias.

Projet de loi 61
Les membres de la Table des préfets et élus de la Couronne-Sud (TPECS) accueillent d’un bon œil le projet de loi 61 qui propose la création de Mobilité Infra Québec et modifie plusieurs dispositions relatives au transport collectif. Les municipalités de la Couronne-Sud craignent toutefois l’impact de nouveaux projets complexes de transport collectif sur le cadre financier déjà extrêmement problématique si des sources pérennes de financement ne sont pas convenues.
« Il est essentiel que les municipalités continuent d’avoir leur mot à dire sur les projets qui influencent directement leurs territoires et la vie de leurs citoyens. Dans sa forme actuelle, le projet de loi 61 risque non seulement d’alourdir la gouvernance du transport collectif, mais aussi d’augmenter le fardeau financier des municipalités, en déconnectant les décisions des réalités locales, ce qui pourrait compromettre l’efficacité et la pertinence des projets », a déclaré  Christian Ouellette, président de la Table des préfets et élus de la Couronne-Sud.

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