C’est aussi une hausse marquée par rapport au montant de 21 M$ prévu il y a quelques mois à peine pour l’ensemble du projet. La mairesse de Belœil, Nadine Viau, n’affichait pas son habituel sourire en annonçant, le 28 avril, ce changement au règlement d’emprunt, rendu selon elle nécessaire par la fluctuation du prix des matériaux, l’ajout de nouveaux éléments à mettre aux normes et les tensions commerciales mondiales actuelles qui se sont traduits par des soumissions beaucoup plus élevées que ce qui avait été prévu initialement. Elle a par ailleurs donné l’exemple de l’acier qui, à lui seul, contribue à une hausse de 2 millions de dollars de la facture finale du projet.

Selon Mme Viau, une certaine partie de cette hausse des coûts doit être « récupérable » lors de la signature des ententes avec les organismes qui vont loger à l’espace culturel Aurèle-Dubois, ce qui donnerait plutôt une « augmentation nette de 5,1 M$ » par rapport au dernier règlement d’emprunt. Une partie de ce montant doit provenir de la réserve financière mise en place par la Ville pour les infrastructures récréatives, mais 3,9 M$ doivent être empruntés par la Ville. Le tout, sans impact sur le compte de taxes des citoyens en 2026, promet Mme Viau. La mairesse a aussi commenté qu’après avoir investi autant d’argent dans le projet, « reculer n’est plus une option » pour la Ville. Les activités de l’espace culturel Aurèle-Dubois sont déjà toutes relocalisées et une réouverture des lieux est toujours prévue à la fin de 2026.

Registre

Rappelons que le projet initial comportait une contribution égale de la Ville de Belœil et des gouvernements du Québec et du Canada. Les subventions n’ont toutefois pas suivi le rythme des hausses de coûts, et Belœil assume maintenant plus de 50 % de la facture à elle seule, avec seulement 11 M$ en subventions. Le nouveau règlement d’emprunt, de 24,9 M$, doit officiellement être adopté en séance extraordinaire le mardi 6 mai, mais la Ville prévoit déjà l’ouverture d’un registre pour permettre aux citoyens en désaccord avec une telle dépense de s’exprimer face à cette importante prise de décision.

Le registre pourra être signé à l’hôtel de ville du 12 au 14 mai pour éventuellement demander la tenue d’un référendum sur la question. Comme le règlement va affecter l’ensemble du territoire, un nombre d’environ 1870 signatures est requis pour forcer la tenue d’un référendum. L’avis public à cet effet, avec tous les détails pertinents, doit être publié dans les jours suivant l’adoption du règlement.