Les héritiers de M. Martineau avaient enclenché en août 2022 des procédures judiciaires pour réclamer à Abraham Leblanc un total de 310 000 $ à titre de dommages et intérêts pour responsabilité civile. Le tribunal avait suspendu l’automne suivant cette poursuite pour attendre l’issue du procès criminel.
Un membre de la famille Martineau avait déclaré à L’Œil Régional en septembre dernier que lui et ses proches avaient l’intention d’aller jusqu’au bout de la démarche en dépit du verdict d’acquittement. La famille du défunt s’est finalement désistée du recours officiellement le 18 octobre dernier. L’ŒIL a tenté d’obtenir depuis un commentaire de la famille, mais aucun membre n’a donné suite à la demande du journaliste. De son côté, Abraham Leblanc a préféré ne pas commenter.
La boucle
Ce désistement met la boucle sur un dossier qui dure depuis quatre ans. En effet, l’affaire remonte au 26 octobre 2019 où l’homme de 92 ans promenait son chien labrador Wilson dans son quartier de Belœil. Au cours de sa promenade, il est entré sur la propriété d’Abraham Leblanc. Selon son témoignage en cour, M. Leblanc avait demandé à plusieurs reprises à la victime de quitter son terrain, craignant pour la sécurité d’un enfant à proximité, avant de lever la main pour repousser M. Martineau, qui se serait accroché les pieds et serait tombé, se heurtant la tête au sol. Il est décédé deux jours plus tard. Abraham Leblanc avait été au départ accusé de voies de fait graves. Il a toutefois été arrêté de nouveau le 29 janvier 2020 où une accusation d’homicide involontaire a notamment été déposée contre lui.
Le procès s’est déroulé en deux temps, soit en septembre 2022 et en mai dernier. La famille de Lionel Martineau a eu peur à un certain moment que la poursuite tombe en vertu de l’arrêt Jordan concernant les délais raisonnables d’un traitement de dossier. En raison d’une confusion entre deux dossiers, la suite du procès avait été reporté en février 2024. Les personnes impliquées dans le dossier ont réussi à trouver une date plus hâtive.
Le juge Benoît Gariépy a acquitté M. Leblanc des accusations pesant contre lui. Le magistrat avait notamment accordé une grande crédibilité au témoignage d’Abraham Leblanc et a cru sa version des faits. Un mois plus tard, le Directeur des poursuites criminelles et pénales a décidé de ne pas contester le verdict du juge devant la Cour d’appel.