Le premier est moins connu des amateurs de hockey d’ici, car il a un pied à terre aux États-Unis et est né en Floride. Le jeune Duhaime a été sélectionné en 4e ronde (106e au total) par le Wild du Minnesota. Sa sélection a causé une certaine surprise alors que personne de son «clan» n’a assisté au repêchage. «Ce n’était pas certain s’il était choisi. On aurait peut-être dû y aller. Le repêchage a eu lieu à Buffalo, soit au même endroit où son père [Trevor Duhaime] a été drafté», raconte son grand-père paternel, Guy Duhaime.
De son côté, tout le monde s’attendait à ce que Pierre-Luc Dubois soit réclamé très tôt à l’encan annuel du circuit Bettman. Plusieurs membres de sa famille, dont ses grands-parents paternels, ont ainsi fait le voyage pour pouvoir vivre avec lui ce moment. La surprise s’est surtout située au niveau de l’identité de l’équipe qui l’a sélectionné, soit les Blue Jackets de Columbus. «On aurait pensé que Columbus aurait choisi l’autre finlandais, vu que le club est dirigé par un finlandais», raconte Pierre Dubois.
Deuxième génération de hockeyeurs
Brandon Duhaime est le fils de Trevor, repêché en 1991 par les Capitals de Washington. L’ancien des Lynx de Saint-Jean dans le hockey junior n’aura disputé que quelques parties dans les ligues mineures d’Amérique du Nord. Du côté de Pierre-Luc Dubois, plusieurs sont au fait que son père Éric a été sélectionné en 1989 par les Nordiques et qu’il roule toujours sa bosse dans le hockey dans un rôle d’entraîneur. Éric Dubois a même fait la manchette au cours de l’été en acceptant un poste d’adjoint avec le Moose du Manitoba, club-école des Jets de Winnipeg dans la Ligue américaine de hockey.
Trevor Duhaime a vécu plusieurs années à Belœil. Ses parents, Guy et Betty, se sont installés dans la région il y a environ 40 ans. «Jeune, il aimait bien le hockey. Nous avions fait une patinoire à l’arrière. Nous avions aussi mis des tapis de 12 pieds de haut. Quand lui ou ses amis manquaient le but, la rondelle allait dans les tapis au lieu des vitres de voitures», se rappelle Guy Duhaime.
Du côté d’Éric Dubois, après avoir fait ses tout premiers pas au hockey mineur à LaSalle, il a grandi par la suite à Sainte-Basile-le-Grand. Ses parents, Pierre et Lise, y habitent toujours. «Quand j’amenais Éric à la patinoire, il voulait tellement. Habituellement, tu donnes une chaise aux jeunes quand ils commencent à patiner. Lui, il ne la voulait pas la chaise», rapporte Pierre Dubois.
Deux tempéraments, une fierté
Les deux «papys» ont des tempéraments biens différents. Guy Duhaime est plus démonstratif, comme les bons partisans de hockey. Il a lui-même téléphoné au journal pour dire que son petit-fils avait été repêché. Il n’était pas difficile de lui soutirer quelques anecdotes sur Brandon. «C’est moi qui lui ai acheté des patins Gordie Howe, et il ne tombait jamais après ça.»
Pierre Dubois est du style plus effacé. «Peu importe qui joue, je regarde ça pour le beau jeu.» M. Dubois n’hésite pas à faire de la critique constructive. «C’est au niveau bantam que Pierre-Luc a réalisé qu’il pouvait monter plus haut. Avant, il jouait avec son talent au lieu du cœur.»
Mais les deux grands-pères partagent le même sentiment de fierté. «Je suis bien fier que mon petit-fils ait été repêché», renchérit Guy Duhaime. «Il veut réussir et travaille fort», ajoute Pierre Dubois, qui a eu comme cadeau de son petit-fils un chandail autographié par son idole, Bobby Orr.