15 juillet 2024 - 05:00
La fin de la maison?
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

La maison du Bedeau, en face de l’église Saint-Matthieu dans le Vieux-Belœil, en serait à ses dernières heures de vie sous sa forme actuelle. Les élus ont pris la décision douloureuse d’autoriser sa reconversion en restaurant, en tenant compte que les propriétaires souhaitent la reconstruire à l’identique pour préserver son image physique, même si son cachet patrimonial, lui, ne serait pas maintenu, par la force des choses.

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Une décision crève-cœur ressentie par les élus, qui ont pris cette décision « finale » à la lumière de nouvelles informations qui semblaient montrer que la maison est très endommagée. Je ne reviendrai pas sur la décision. Je comprends que la maison aurait pu être sauvée, mais les propriétaires auraient dû investir 150 000 $, un montant qui n’aurait pas permis d’en faire un restaurant. Et c’est à se demander qui aurait l’intérêt d’acheter cette maison, sachant les montants nécessaires à y injecter. La conseillère municipale Julie Lavoie a raison : Belœil n’en a pas fait assez pour protéger son patrimoine, mais ce n’est pas faute d’avoir essayé. Et ce constat, Belœil doit le partager avec probablement une bonne partie des villes du Québec. Mais j’y reviens comme dans un ancien texte : il est difficile de protéger une maison de ses propriétaires si ces derniers ne veulent ou ne peuvent pas entretenir leur maison.

Reste maintenant à voir si la MRC de La Vallée-du-Richelieu utilisera son « pouvoir de désaveu », ce qui franchement m’étonnerait beaucoup. Lorsqu’une ville autorise la démolition d’un immeuble patrimonial (rappelons que la maison du Bedeau n’est pas citée), les élus de la MRC (c’est-à-dire les autres maires) peuvent exercer un pouvoir de désaveu et empêcher la démolition. Je verrais mal les maires commencer à s’ingérer de cette manière.

Donc oui, il est trop tôt pour les propriétaires pour sabrer le champagne. Mais je commencerais à nettoyer les coupes.

Michel Gilbert

Je me sentirais imposteur de vanter les mérites de l’ancien maire Michel Gilbert qui a perdu la vie le 2 juillet dernier. Je n’ai pas tellement côtoyé l’homme. J’ai commmencé au journal en 2007 et je ne couvrais pas l’actualité de Mont-Saint-Hilaire à l’époque.

Je l’ai rencontré la première fois dans une conférence de presse; je m’étais présenté du haut de mes 24 ans sans expérience et lui avais dit que Saint-Hilaire était vraiment une belle ville. Il m’avait tout de suite corrigé en me rappelant qu’on disait Mont-Saint-Hilaire, un peu sec. Depuis, je corrige moi aussi tout le monde. Il y a 90 communes dans le monde qui portent le nom de Saint-Hilaire. Ici, on dit « Mont ».

Voilà, un peu plate. C’est le seul souvenir, à part quelques discussions ou rencontres ici et là dans des événements protocolaires ou des conférences de presse. Lorsque j’ai pris le poste de directeur de l’information, il avait déjà pris sa retraite et je n’ai donc pas eu l’occasion de m’informer sur ses propositions politiques.

Je dois donc m’en remettre aux élus de l’époque pour me dire à quel point Michel Gilbert était un gentleman. Un homme gentil, bon, cartésien, intelligent et sportif. Je n’ai pas de misère à le croire. C’est ce que je retiendrais de lui, ainsi que son legs politique, marqué par la culture et l’environnement. Merci, M. Gilbert.

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