Les régions où les fraudeurs ont fait le plus de victimes en 2023 sont Montréal, la Montérégie et la Capitale-Nationale. En Montérégie, ces données sont passées de 4999 en 2021 à 5609 en 2023. Les données de l’ADPQ ne couvrent pas l’ensemble des services policiers, mais elles incluent les chiffres de la Sûreté du Québec.
L’ADPQ et le Mouvement Desjardins ont collaboré à la conception d’une capsule de sensibilisation dans laquelle on voit un fraudeur (acteur) à l’action. « Nous désirions rendre publics ces chiffres afin de souligner l’importance de la transparence et de la sensibilisation face à cette problématique croissante. Nous sommes convaincus que pour colmater cette brèche, tous les acteurs de la société doivent travailler ensemble, que ce soient les policiers, les institutions bancaires, les médias et même les influenceurs sur les réseaux sociaux », de déclarer Didier Deramond, directeur général de l’ADPQ. La vidéo, qui s’inscrit dans la campagne de valorisation de la profession policière, a été tournée avec des policiers de la Sûreté du Québec. « La Sûreté est fière d’avoir participé à cette capsule qui permet la valorisation du travail policier et qui met entre autres, à l’avant-plan, le sergent enquêteur Francis Roy. Je profite de l’occasion pour souligner son excellent travail, tout comme le travail de tous ses collègues qui œuvrent tant en prévention qu’au niveau des enquêtes », mentionne Isabelle Boudreault, inspecteur-chef-directrice des enquêtes sur les crimes financiers et la cybercriminalité.
Sur une échelle plus locale
Plusieurs corps policiers ont participé au point de presse, mais la Régie intermunicipale de police Richelieu–Saint-Laurent (RIPRSL) n’y était pas. « Nous faisons notre sensibilisation sur une base plus régionale », note l’agent sociocommunautaire Éric Boulianne.
Ce dernier a est d’ailleurs responsable du dossier des aînés pour la Régie et fait le tour de différents organismes pour livrer des conférences sur le sujet de la fraude. « Les aînés sont plus vulnérables et il faut les outiller pour éviter diverses fraudes. On voit encore les fraudes grands-parents où les fraudeurs se font passer pour leurs petits-enfants et disent avoir besoin de virement d’argent pour être remis en liberté. »
L’agent Éric Boulianne met en garde les gens contre trois drapeaux rouges. « Premièrement, quand l’offre est trop belle, il faut se poser des questions. Deuxièmement, il faut se demander qui contacte qui. Si c’est un individu qui vient cogner à ta porte pour offrir un service que tu n’as pas sollicité directement, tu dois t’assurer que c’est un fournisseur en règle. Troisièmement, c’est le temps. Les gens disent qu’il faut sauter sur l’offre rapidement et payer, car elle expire aujourd’hui. Là aussi, il faut sonner l’alerte dans sa tête. »
Les chiffres les plus récents disponibles de la RIPRSL révèlent que 805 fraudes se sont produites sur son territoire en 2022, soit une diminution de 5,2 % par rapport à 2021. Les chiffres de 2023 n’étaient toutefois pas disponibles au moment de mettre sous presse.
Déjà des cas en 2024
Des fraudeurs ont déjà sévi en nombre en 2024, selon le Centre antifraude du Canada. Du 1er janvier au 31 mars 2024, les Québécois ont déclaré des pertes de près de 3 M$, et 123 M$ pour l’ensemble des Canadiens. Le Centre note que les montants perdus par les victimes de fraude amoureuse sont alarmants même si ne ce n’est pas le type de fraude le plus répandu. Pour les trois premiers mois de l’année, 42 personnes ont été victimes d’une fraude amoureuse pour une perte de 800 000 $, tandis que c’est 217 victimes et 9,6 M$ dans l’ensemble du pays.
Notons qu’une fraude rapportée au Centre ne peut être déclarée à un corps policier, et la situation inverse s’applique aussi.
