M. Saladzius reconnaît que le réseau d’égout pluvial est « anormalement sensible » dans la région, causant des surverses d’eau non-traitées dans la rivière presque systématiquement dès qu’il y a un peu de pluie, mais que l’approche de fermer la piscine en eau vive aussitôt qu’il pleut est la bonne. Au-delà de ce que peut faire la Ville de Belœil, la qualité du Richelieu est aussi un « enjeu régional » lorsque des surverses ont lieu en amont, en provenance d’autres municipalités. Ainsi, les villes devraient davantage communiquer entre elles pour assurer la qualité de l’eau du Richelieu. La Régie d’assainissement des eaux de la Vallée du Richelieu (RAEVR) devrait aussi en faire plus, notamment en envoyant une alerte automatique dès qu’il y a une surverse. « On veut l’heure juste et en temps réel. »
Initialement, la Fondation Rivières souhaitait rendre publiques les données en temps réel sur la qualité de l’eau, dans l’esprit d’être transparente avec la population qui s’inquiète de la qualité de l’eau. « On aimerait toujours le faire, si la Ville est d’accord, et créer un site web dédié pour diffuser l’information », ajoute M. Saladzius.
Le ColiMinder toujours pertinent
Même si l’étude de la Fondation Rivières a souligné certaines faiblesses de l’appareil ColiMinder, M. Saladzius soutient que l’appareil a bien rempli son mandat l’été dernier. « C’est vrai, le ColiMinder n’est pas très précis pour connaître le taux exact de coliformes, mais c’est un excellent outil d’alerte pour connaître l’évolution de la qualité de l’eau. […] Il est 100 % optimal pour détecter une anomalie. » Le ColiMinder a aussi sa pertinence pour éventuellement détecter une pointe de contaminants, ce qui pourrait inclure des contaminants industriels ou issus de l’agriculture, dans la rivière.
Pour Alain Saladzius, « on n’est pas encore au stade de prédire le comportement de la rivière et il est préférable de suivre la qualité de l’eau », ce qui veut dire que le ColiMinder peut encore servir cet été si la Ville décide de l’utiliser à nouveau. Les problèmes techniques relatés en 2024, qui ont fait en sorte que le ColiMinder ne soit pas en fonction pendant une part importante de la saison de la baignade, sont pour la plupart corrigés sauf celui de la tubulure de l’appareil, ajoute-t-il. « Il y a eu des problèmes qui ont nécessité quelques ajustements au début du projet, et il en reste encore quelques-uns à faire pour empêcher des blocages dans le futur, mais le rodage a été fait à Belœil et l’équipe a su faire preuve d’agilité, ce qui n’est pas nécessairement le cas partout. »
Intérêt ailleurs
Le président de la Fondation Rivières confirme que d’autres villes ont regardé avec intérêt la piscine en eau vive à Belœil et que des projets se dessinent ailleurs. « Il y a des discussions du côté de Chambly, de Sorel-Tracy et de Saint-Jean-sur-Richelieu par exemple. Grâce au projet pilote à Belœil, la glace est brisée et c’est certain qu’il y aura beaucoup d’autres initiatives du genre au Québec. »