La lingère d’Acquaviva s’intéresse à Benedetta, une jeune femme qui travaille comme lingère au château d’Acquaviva Picena, petite ville en Italie, à l’époque où la fille aînée de la famille Acquaviva se mariait avec le neveu de l’empereur de Prusse Frédéric II. « Sa vivacité et son intelligence la conduisent vers les gens qu’elle rencontre. Elle veut comprendre sa vie et au-delà de ce qu’elle sait des exclusions et injustices portées aux femmes de son temps », peut-on lire au sujet de l’héroïne en quatrième de couverture, mais l’auteure ajoute qu’on découvrira d’autres personnages féminins importants, mais méconnus.
« Il y a Claire d’Assise, une sœur cloîtrée – penchant féminin de François d’Assise –, ainsi que les béguines, des femmes qui vivaient leur foi en dehors de l’Église catholique tout en étant conscientes que le clergé leur était hostile. En 1234, faut le faire! », affirme Mme Amabili. C’est dans cet univers que l’auteure a créé le personnage de Benedetta, qui cherchera donc sa propre voie à travers ce roman historique de 450 pages.
En italien
Rita Amabili, elle-même fille d’immigrants italiens, a écrit cette histoire en français, mais a eu la chance de la publier en italien aux éditions Effata, une opportunité qu’elle n’a pas pu laisser passer. « La version italienne a été bien reçue dans le milieu de la théologie féministe et je sais que des habitants d’Acquaviva Picena – une petite municipalité de quelque 3800 âmes – se sont reconnus dans le récit historique. » Elle espère que la version française de son dernier livre sera aussi bien reçue par ceux qui s’intéressent à la question des droits humains et ceux qui ont un intérêt pour l’histoire.
Chercher les femmes
« On m’a toujours dit que dans le christianisme, il n’y avait pas de femmes… Ça m’a convaincue de chercher l’histoire des femmes depuis le début de notre ère », résume Mme Amabili pour expliquer la démarche qui l’avait initialement amenée à écrire son premier roman historique, Saffia, femme de Smyrne, situé en 117 en Turquie, et qui l’anime toujours dans ce dernier livre. « Tout se tient entre mes histoires : il y a une ligne directrice d’un livre à l’autre même s’ils se passent à des siècles de différence », estime-t-elle. Chaque fois, elle s’intéresse aux droits humains, à la justice et à la solidarité envers les plus démunis. « Le défi dans mes livres est de mettre de l’avant les femmes et les laissés pour compte dans un monde où ils sont effacés, sans faire la morale, mais je pense arriver à bien le doser dans mes romans. »
Les femmes sont très importantes dans l’univers littéraire de Rita Amabili, mais les enfants occupent une place particulière pour l’auteure, qui a consacré un livre à la dure réalité des enfants palestiniens vivant dans la bande de Gaza. « J’ai publié en 2018 le livre Azag et les enfants, parlant d’un endroit où les enfants n’ont pas leur place. Ça se passe en 2009, après un envoi de phosphore blanc sur la bande de Gaza, et on voit les enfants qui tentent de vivre une vie normale dans une ville à moitié détruite », raconte Mme Amabili. Les images du livre sont signées par sa fille Eve Amabili-Rivet, qui a aussi illustré la page couverture de La lingère d’Acquaviva.
Toujours inspirée
Rita Amabili aime se laisser inspirer par sa région quand vient le temps d’écrire et assure qu’elle ne manque pas de projets. « J’ai été touchée de constater que bien des immigrants de différentes générations et de différentes origines se sont reconnus dans mon livre Guido, le roman d’un immigrant paru en 2004. Je travaille en ce moment sur un autre livre portant sur l’immigration aujourd’hui, adressé aux enfants », précise l’auteure. D’autres projets pourraient aussi s’ajouter à la liste dans les prochains mois.
Le roman La lingère d’Acquaviva est publié aux éditions Guido Amabili et est en vente sur le site www.ritaamabili.com au coût de 35 $.