Réunie avec son équipe dans le sous-sol de l’église Notre-Dame, Mélanie Villeneuve n’a pas paru surprise de sa victoire. « Nous étions confiants, nous avons eu une bonne réception dans notre porte-à-porte. On sentait que les gens étaient ouverts pour un changement et que notre proposition résonnait bien. »
Questionnée sur les priorités du nouveau conseil, la nouvelle venue en politique municipale souligne vouloir rapidement mettre sur pied une planification stratégique qui guidera les décisions du conseil. C’était d’ailleurs un pilier central de la plateforme électorale de l’équipe. « Le développement de la ville se fait un peu sans vision; les décisions actuelles sont prises à la pièce. Il n’y a pas de vue d’ensemble », dit-elle. Une planification stratégique permettra à la Ville de mieux définir « ses forces et ses faiblesses » et de se donner une direction.
D’ici l’établissement d’une planification stratégique, les nouveaux élus peuvent déjà commencer le travail, dit-elle. « Des décisions peuvent être prises rapidement, comme au niveau des communications et de la transparence », pense la nouvelle mairesse. Mme Villeneuve aimerait ainsi établir une « culture de la communication » auprès des citoyens, afin de vulgariser l’information et de la rendre plus accessible.
Mme Villeneuve prévoit aussi tenir les séances plénières (caucus) publiquement, dans un effort de transparence. Elle entend accorder beaucoup d’importance à la démocratie participative et laisser la chance au citoyen de se prononcer sur les décisions.
Elle veut aussi rapidement établir des ponts avec les organismes avec une présence dans la ville, dont certains ont été malmenés dans les dernières années, particulièrement avec la COVID. Elle veut rencontrer rapidement ces organismes, comme les Bosquets, pour voir quelles ententes sont possibles.
Avec une équipe complète, Mélanie Villeneuve aura les coudées franches pour diriger le conseil. Questionnée sur le manque d’opposition, la nouvelle mairesse répond que son équipe est « représentative » de la population, et qu’elle est composée de gens à la retraite, de plus jeunes, de familles ou de gens sans enfants, avec des contacts auprès des anglophones. « C’est important d’être représentatif de la population, et pas juste de ceux qui sont plus bavards. »
Mme Villeneuve souhaite occuper son poste de mairesse à temps plein, comme elle l’avait mentionné en campagne. Elle cite en exemple Saint-Jean-Baptiste et McMasterville, qui sont des villes qui « fonctionnent bien », dit-elle. « Il le faut pour saisir les opportunités, pour être proactif, pour aller travailler avec les autres maires et être présent sur les différentes régies. »
Départ
Après un seul mandat, le maire sortant Denis Parent quitte son siège la tête haute, fier de son bilan. Avec un peu d’amertume dans la voix, il se désole que les citoyens aient rapidement oublié la victoire contre Telus, la nouvelle piscine publique, le début des travaux du Patriote après 30 ans d’attente et la mise en place de nombreux chantiers de voirie hautement subventionnés. « Je perds dans la dignité », dit-il, mais lance une petite pointe à l’équipe adverse.
Car s’il reconnaît que l’équipe de Mme Villeneuve a fait une belle campagne, notamment sur les réseaux sociaux et sur le plancher, il condamne une bonne part de « désinformation » qui a circulé selon lui sur les réseaux sociaux. Il espère aussi que le nouveau conseil ne reviendra pas « en arrière » dans certaines décisions, comme l’abolition du service des loisirs afin de sous-traiter les camps de jour et la gestion de la piscine à un organisme de gestion. Il est aussi fier de la création de la Société culturelle de la Pointe-Valaine pour la gestion des spectacles à la salle communautaire. Ces décisions se sont traduites selon lui par des économies monétaires importantes et par une façon de pouvoir maintenir les services malgré une pénurie de main-d’œuvre. Il pense aussi que la Ville n’a pas besoin d’une mairesse à temps plein et que la présence constante d’une élue va se traduire par de l’ingérence.
Denis Parent souhaite continuer de se tenir au courant des décisions prises à Otterburn Park et peut-être solliciter un siège au comité consultatif d’urbanisme.
À 36,4 %, le taux de participation est très bas à Otterburn Park et seulement 2349 votes valides ont été comptés sur une possibilité de 6544 électeurs.