En longue entrevue avec L’Œil Régional, la mairesse maintient la position défendue jusqu’à présent sur la décision de mettre fin à la pratique du basketball en équipe à ce parc de quartier tout en rappelant que le basketball ne disparaît pas complètement du parc Charles-Larocque. « C’est fermé pour le jeu d’équipe, mais il y a encore des paniers de basket. » Elle reconnaît que la décision a pu « fâcher ceux qui aimaient beaucoup cette infrastructure de qualité », mais qu’elle était nécessaire à cause d’une cohabitation impossible avec le voisinage. « Au parc Victor-Brillon, on peut faire du volleyball, du soccer, du hockey, du dek hockey, du tennis, du pickleball et du basketball, et le voisinage n’est pas [en colère] chaque fois qu’il y a des activités. […] L’infrastructure était magnifique, mais la seule conclusion qui s’imposait, c’est qu’elle n’est pas au bon endroit », martèle-t-elle.
Maintenant que le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP) a obtenu une subvention afin d’aménager un terrain de basketball extérieur, Mme Viau croit que le futur terrain sera à un endroit plus approprié, à proximité de l’école secondaire Polybel, qui offre d’ailleurs une concentration en basketball. « On a fait la première rencontre de travail récemment avec le CSSP à ce sujet. Je ne comprends pas que l’école qui alimente la passion du basket chez nos jeunes n’ait aucun terrain extérieur. On regarde donc pour un projet conjoint qui répond à la fois aux besoins de l’école et à certains autres paramètres. »
Pendant ce temps, on ne sait toujours pas ce qui prendra la place du grand terrain de basketball au parc Charles-Larocque qui avait coûté plus de 100 000 $ à aménager. Il est question d’un « espace polyvalent », dont les sports exacts seront vraisemblablement précisés lorsque la Ville aura en main un plan plus précis pour le développement de ses infrastructures récréatives. Dans tous les cas, Nadine Viau est catégorique : il n’y a aucun retour en arrière possible pour le basketball à Charles-Larocque. Son seul regret semble être la façon avec laquelle la décision a été communiquée. « Il y avait de gros défis au niveau des communications et les médias nationaux s’en sont saisis… Il y a eu beaucoup de politique, on ne se le cachera pas, et tout a volé en éclats, alors que tout ce qu’on voulait était de trouver une solution. »
Elle défend aussi la décision de ne pas voter publiquement sur le sort du parc Charles-Larocque, qui est devenue en soi une saga dans la saga, amenant des citoyens à continuellement demander qu’un vote public soit tenu, même si la mairesse considère que la décision, prise en séance préparatoire à la majorité du conseil, a été faite dans les règles de l’art et n’a pas besoin d’être ramenée publiquement afin d’éviter d’envoyer un message contradictoire à l’administration, et ce, même si l’issue du vote demeurerait le même puisque son parti détient la majorité autour de la table.
Position délicate au parc canin
Parallèlement au dossier du parc Charles-Larocque, le parc canin est un sujet récurrent depuis des années. Nadine Viau admet qu’il revient sur son bureau quotidiennement et que, comme dans le cas du basketball, « on a beau chercher des solutions, mais le statu quo est impossible ». Malgré cela, elle se refuse de parler de fermeture. « L’intention est de ne pas avoir de bris de service. Un parc à chiens, on n’en a qu’un, on ne peut donc pas penser à le fermer. » Elle affirme que « si, du jour au lendemain, on ferme le parc canin, on aura un autre problème à gérer, car les propriétaires vont aller dans les autres parcs à la place », ce qui ne ferait que déplacer le problème, voire l’empirer.
Le deuxième parc canin, en bordure de l’autoroute 20, doit ouvrir ses portes au courant de l’automne. La mairesse n’est toutefois pas en mesure de promettre quoi que ce soit pour le premier parc après l’ouverture du second; il faudra avant tout voir l’impact du nouveau parc sur l’achalandage du premier. « On ne peut pas prendre de décision basée sur l’émotivité, mais c’est [dommage] parce que je la vois, la détresse des voisins quand ils viennent au conseil et je sais que je ne peux pas leur trouver une solution pour demain matin même si je voulais. »
Saga évitée au parc Rolland-Comtois
En plus de ces deux parcs problématiques, Belœil a eu à gérer une certaine résistance du voisinage du parc Rolland-Comtois ces derniers mois à cause d’aménagements que la Ville voulait faire, sans consulter au préalable les utilisateurs réguliers de l’espace vert. Une tempête dans un verre d’eau, estime Nadine Viau. « Le parc, c’est un terrain gazonné avec quelques arbres. Ce qu’on voulait y faire n’était pas censé être une installation controversée. Pendant la première table de quartier [en 2022], c’était une page blanche et on a fait un remue-méninges. Notre intention a toujours été de communiquer avec le citoyen, mais après, s’il ne prend pas les moyens… »
Pour la mairesse, la Ville a bien fait son travail de communication dans ce dossier, lorsqu’elle a présenté, dans le cadre d’une deuxième table de quartier, le projet d’aménagement. « On a vu une opportunité extraordinaire de faire une petite forêt avec des espaces de jeux, et un système pour récupérer les eaux de pluie. C’est un concept complet qu’on a élaboré pour le parc Rolland-Comtois et le conseil était emballé par le concept. On l’a présenté aux citoyens en mode information, et c’est seulement là qu’ils se sont plaints. On a vite vu leur réaction et on a pris la balle au bond, fait le tour du quartier, montré les plans et ça a marché. » Nadine Viau considère que la levée de boucliers n’aurait peut-être même pas eu lieu s’il n’y avait pas eu simultanément le dossier du parc Charles-Larocque, qui a alimenté la résistance aux projets dans les parcs de la ville.
Mais la Ville aurait-elle pu être plus proactive dans ce dossier pour éviter que des voisins se braquent contre son projet? « On offre déjà différentes façons aux citoyens de communiquer, mais on ne peut pas se permettre d’être tout le temps en porte à porte. »