11 novembre 2024 - 05:00
La Maison autochtone priée de signer une nouvelle entente
Par: Denis Bélanger
La Maison autochtone. Photothèque | L’Œil Régional ©

La Maison autochtone. Photothèque | L’Œil Régional ©

La Ville de Mont-Saint-Hilaire monte le ton envers La Maison autochtone, brandissant la possibilité d’une expulsion du bâtiment municipal à défaut d’en venir à une nouvelle entente. La menace semble toutefois avoir été prise au sérieux par les administrateurs qui ont fait la semaine dernière quelques efforts pour essayer de se sortir de cette impasse.

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Les relations entre les deux organisations sont tendues depuis des mois. L’an dernier, les deux parties ne s’étaient pas entendues sur les bases d’une nouvelle entente et d’un nouveau bail du bâtiment situé sur la montée des Trente. Le bail a été reconduit tacitement par la Municipalité. Malgré deux offres et plusieurs rencontres, rien de concret n’a abouti. Les esprits se sont échauffés cet été quand le musée a appris avoir perdu son agrément du ministère de la Culture et des Communications. L’absence d’un bail dûment signé avait été évoquée comme principal motif de la perte de ce sceau de qualité.

La Ville de Mont-Saint-Hilaire a décidé d’envoyer la semaine dernière un avis de position informant les administrateurs de La Maison autochtone que le bail ne serait pas reconduit selon les termes actuels. Le maire Marc-André Guertin a même tenu à faire connaître publiquement sa position lors de la séance ordinaire du conseil municipal du 4 novembre ainsi que par l’entremise d’une lettre envoyée au journal.

« Nous devons être réalistes : si une solution n’est pas trouvée d’ici la fin de l’année 2024, nous pourrions être contraints d’envisager des changements significatifs dans notre relation avec l’organisme », a-t-il écrit. L’élu souhaite néanmoins éviter le pire scénario. Il a aussi tenu à réitérer que la Ville soutient toutes les initiatives qui sont en faveur de la promotion des activités représentatives des nations autochtones. « Nous restons profondément engagés envers la promotion de la culture et le rapprochement entre les peuples, particulièrement avec la communauté W8banaku (ou abénakise) puisque la ville de Mont-Saint-Hilaire est érigée en territoire non cédé par cette nation. »

Dans la même missive, la Ville indique que La Maison autochtone ne s’est pas conformée aux exigences de sa politique de soutien financier de reddition de comptes aux organismes. L’Œil Régional a pu obtenir quelques précisions du maire en entrevue, soit que plusieurs documents importants, comme des états financiers et des procès-verbaux, n’avaient pas été fournis. Il y avait même eu du retard pendant un certain temps du paiement de bail. « Toutes les sommes ont été payées, sauf les intérêts », ajoute l’élu.

M. Guertin a toutefois refusé de donner des détails précis sur le contenu des deux offres d’entente qui avaient été faites au musée. « Je ne souhaite pas négocier sur la place publique. Nous ne faisons part de notre position que dans un souci d’informer la population. »

Nous savons néanmoins que le bail actuel de La Maison autochtone correspond, selon la Ville, à 30 % de la valeur locative du marché, soit 75 000 $. Nous savons également que la Municipalité avait proposé une bonification de l’aide financière pour qu’elle s’occupe de l’entretien régulier du bâtiment.

Peu bavard

Le président du conseil d’administration de La Maison autochtone, Richard Ruest, s’est fait avare de commentaires, soutenant devoir obtenir l’autorisation de tous les membres du CA afin de pouvoir commenter de long en large le dossier vu l’envoi d’avis de position. Il a néanmoins dit que l’institution muséale souhaitait construire sur le maintenant ainsi qu’établir de nouvelles bases solides et communes partagées par la Municipalité. M. Ruest a également avancé que toutes les informations demandées ont été fournies à la Ville.

De son côté, la Municipalité a affirmé avoir reçu des documents la semaine dernière, mais qu’il en manquait au moment d’écrire ces lignes.

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