18 octobre 2023 - 07:00
Tout l’automne
La Maison autochtone sort une œuvre coup de poing de sa collection
Par: Olivier Dénommée
L’installation@ITALIC_START@ Les écarlatines de la mort @ITALIC_END@de Daniel Castonguay est toujours aussi évocatrice des années après sa création en 1998. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

L’installation@ITALIC_START@ Les écarlatines de la mort @ITALIC_END@de Daniel Castonguay est toujours aussi évocatrice des années après sa création en 1998. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Pour son exposition temporaire automnale, La Maison autochtone a décidé de puiser dans sa propre collection et de sortir une œuvre qu’elle possède depuis plusieurs années, mais qu’elle n’avait jamais présentée. C’est donc l’occasion de découvrir l’évocatrice installation Les écarlatines de la mort de Daniel Castonguay.
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Cette installation est la pièce centrale de l’exposition mise en place afin de marquer la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation le 30 septembre dernier. « Cette installation, créée dans le cadre d’une exposition collective à Québec il y a plusieurs années, fait référence à ce pan de l’histoire où des Blancs comme Amherst ont donné des couvertures contaminées aux Autochtones pour les éliminer », remarque la directrice générale de La Maison autochtone, Chantal Millette. Pour elle, réfléchir grâce à une œuvre dénonçant avec tant de force les actes immondes commis contre les Premières Nations fait partie de la démarche de réconciliation avec les peuples autochtones. L’installation parle d’elle-même avec des spectres rouges survolant des couvertures disposées en croix, comme de petites tombes représentant les multiples personnes qui sont mortes des maladies transmises par les couvertures.

En complément à cette installation forte, des dessins à la sanguine d’André Michel sont aussi exposés. Ceux-ci n’ont pas été choisis au hasard : les Innus qu’il a dessinés pendant ses années à Sept-Îles portent tous la fameuse couverture de la Compagnie de la Baie d’Hudson, compagnie qui a forgé en quelque sorte l’histoire du Canada. L’exposition fait aussi un clin d’œil au mentor d’André Michel, l’Innu Jean-Marie McKenzie, qui lui a permis de côtoyer des Autochtones dans leur quotidien pendant des années. « À travers cette exposition, on veut simplement amener les visiteurs à s’interroger sur le passé, mais aussi sur le futur des peuples autochtones. Malgré tout ce qui a pu leur arriver, que ce soit les couvertures contaminées, les pensionnats ou les femmes disparues ou assassinées, ils sont encore là », note Mme Millette. Elle reconnaît que ce n’est pas une coïncidence que le rouge ressorte autant des différentes œuvres, autant l’installation centrale que les dessins à la sanguine. « Le symbole de la robe rouge a depuis été utilisé pour souligner les femmes autochtones disparues et assassinées, il parle de lui-même maintenant. » Dans la culture populaire, la robe rouge n’est pas non plus sans rappeler la série dystopique La Servante écarlate de Margaret Atwood.

Du nouveau au salon Riopelle

Les visiteurs qui viendront admirer l’exposition temporaire pourront au passage jeter un œil sur la nouvelle configuration du salon Riopelle, qui a aussi été modifiée dans les dernières semaines. La Maison autochtone présente depuis peu une nouvelle série sur le thème des pommes, en plus d’une nouvelle œuvre imposante, gracieuseté de Huguette Vachon, la dernière compagne de Jean-Paul Riopelle, qui a été inaugurée tout récemment. « Le salon permanent sert à montrer le côté nature de Riopelle et sa proximité avec ses amis autochtones », rappelle Chantal Millette.

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