À l’arrivée de l’été, la Direction de la santé publique de la Montérégie avait d’ailleurs convié les médias afin de faire la prévention de la maladie, qui peut avoir de sérieuses conséquences si elle n’est pas traitée. «En Montérégie, malheureusement, il y a de plus de plus de tiques infectées et, parallèlement, de personnes atteintes par la maladie de Lyme», explique la Dre Julie Loslier, directrice de la santé publique de la Montérégie.
La santé publique a répertorié 102 cas humains déclarés de la maladie sur le territoire, contre 56 l’an dernier. La majorité des cas ont d’ailleurs été acquis localement, alors que l’ensemble du territoire de la Montérégie présente maintenant un risque d’exposition à la maladie variant de moyen à élevé et endémique. Seulement cinq personnes ont été hospitalisées. Une partie de cette augmentation s’explique toutefois par une meilleure connaissance de la maladie, qui entraîne une hausse des diagnostics.
Dans la Vallée-du-Richelieu, presque l’ensemble du territoire a un niveau d’exposition à la maladie élevé. Mont-Saint-Hilaire présentait pour sa part un risque endémique, le plus haut niveau de risque. La région était d’ailleurs le secteur le plus touché en Montérégie, avec 32 cas déclarés l’an dernier. En cinq ans, 76 cas ont été décelés dans la région.
Une piqûre inaperçue
La maladie de Lyme est transmise par la tique du chevreuil, ou tique à pattes noires, qui vit dans les zones boisées ou les herbes hautes. La maladie se transmet lorsqu’un insecte porteur de la maladie pique afin de se nourrir de sang. Dans la majorité des cas, les premiers symptômes sont une rougeur de la peau et des symptômes d’infections tels que de la fièvre ou de la fatigue. Non traitée au premier stade, la maladie peut atteindre le système nerveux, les articulations ou troubler le rythme cardiaque.
Selon Dr François Milord, médecin-conseil à la DSP de la Montérégie, beaucoup de gens ne remarquent pas la piqûre; quatre personnes sur cinq infectées par la maladie l’an dernier ne l’avaient pas décelée.
La DSP invite les citoyens à prendre des mesures pour se protéger de la maladie, comme de porter des vêtements longs, de privilégier les sentiers dégagés ou d’utiliser un insecticide contenant du DEET. Dre Loslier souhaite toutefois que la population continue de pratiquer des activités de plein air. «On dit aux gens: ne cessez pas ces activités-là. C’est un risque qui est présent comme d’autres. Il y a des façons de le prévenir, de le reconnaître. Ça se traite.»
Traitement préventif
Depuis environ un an, un traitement préventif est disponible pour des personnes piquées par une tique dans certaines régions identifiées par la Santé publique. Ce traitement est d’ailleurs disponible pour les piqûres acquises dans la presque totalité de la Vallée-du-Richelieu.
Pour le moment, les cas à l’échelle de la province sont surtout concentrés en Montérégie, en Estrie, en Outaouais et dans certains secteurs du Centre-du-Québec et de la Mauricie, selon le ministère de la Santé. Le portrait pourrait toutefois changer. «À la vitesse où l’on voit l’augmentation, on peut penser que ça va s’étendre. Ça reste très concentré pour le moment en Montérégie et en Estrie. Mais c’est loin d’être certain que ce sera la même situation dans quelques années», explique Dre Loslier.