Mais c’est une discussion pour un autre moment. Même si sa démission n’a rien à voir avec la tâche, Mme Moore a quand même précisé que le climat sur les réseaux sociaux avait pourri sa vie. Impossible de discuter avec les citoyens sans que l’un d’eux finisse par tomber dans les attaques, dit-elle.
Bien sûr, ce n’est probablement pas la majorité. Mais ça ne prend qu’un mini-petit caillou dans ton soulier pour gâcher ta marche; un seul commentaire désobligeant pour gâcher ta journée. Et éventuellement gâcher ton expérience comme élu.
Ce n’est pas juste les commentaires personnels qui polluent les réseaux sociaux, je ne vous apprends rien. C’est aussi tout l’écosystème. Surtout que les grands du web semblent de moins en moins soucieux de modérer ce qui se passe sur leur plateforme.
Je pense à X, anciennement Twitter. J’ai un compte depuis plusieurs années, mais j’ai délaissé la plateforme avec les années, par manque d’intérêt. J’ai rouvert mon compte il y a quelques semaines pour le travail. Après deux jours à consulter l’application depuis le rachat par Elon Musk, j’ai refermé la patente. Les commentaires étaient tellement toxiques. Impossible d’avoir une discussion sans être envahi par des trolls, des commentaires disgracieux ou même des infos provenant probablement de la Russie ou de la Corée du Nord… En deux jours, je sentais la colère monter en moi.
C’est un peu le ton que j’ai perçu chez la mairesse d’Otterburn Park, Mélanie Villeneuve. Je lui ai parlé de la démission de sa collègue pour obtenir ses commentaires. Nous avons parlé des réseaux sociaux aussi. Elle comprenait l’épuisement de sa collègue, qui s’efforçait à entretenir la conversation avec les citoyens sur plusieurs pages Facebook de type « Spotted » créées par des résidents d’Otterburn Park. Mme Villeneuve a fait le choix de réduire sa présence sur ces pages, au contraire de sa collègue, et tout a été pour le mieux par la suite, dit-elle.Elle limite ses interventions sur sa page personnelle, où la modération est plus aisée.
C’est un peu ça la solution. Réduire son temps de consommation de réseaux sociaux, pour toutes les raisons que l’on connaît, que ce soit la négativité, la comparaison aux autres, l’anxiété, le temps perdu à « scroller » sans but.
Petite confidence : lorsque Meta a suspendu la page des médias comme L’ŒIL, nous avons tous eu un peu peur de la réduction de visibilité sur le Web. Bien sûr, l’effet a eu un certain impact. Mais depuis que je n’ai plus besoin de gérer nos pages et de modérer les trolls, je me porte beaucoup mieux!