8 février 2023 - 07:00
Belœil
La nouvelle politique de viabilité hivernale fait des mécontents
Par: Olivier Dénommée

Adoptée en séance ordinaire du 28 novembre, la Politique de viabilité hivernale 2022-2023 de Belœil a été mise à l’épreuve une première fois à l’occasion de l’importante bordée de neige juste avant les fêtes. Depuis, plusieurs citoyens, en particulier dans le secteur de l’école Le Tournesol, se sont fait entendre pour dénoncer les ratés de ce plan.

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Les périodes de questions de la séance publique du conseil du 23 janvier ont été pratiquement monopolisées par des interventions concernant le déneigement. On y dénonçait les trottoirs mal déneigés à proximité de l’école Le Tournesol et les enjeux de sécurité pour les enfants et les marcheurs du secteur. D’autres commentaires se plaignaient d’un épandage d’abrasifs insuffisant cet hiver. Des critiques qui ont été entendues par la Ville, a assuré la mairesse Nadine Viau. « Il y a eu des rencontres avec la directrice de l’école [Le Tournesol] sur ce sujet, on est en mode solution. »

En entrevue avec L’ŒIL, Mme Viau a donné plus de détails sur les changements apportés au plan de viabilité hivernale par rapport aux années précédentes. « Entre les deux versions du plan, on s’est rendu compte qu’on avait ajouté du déneigement à la pièce, ce qui se traduit par 11 km de trottoirs de plus que prévu. Ce plan de viabilité hivernale vient optimiser nos ressources. » La mouture 2022-2023 du plan fait état de 146 km de voies sur le territoire de Belœil et de 78 km (sur 142 km) de trottoirs déneigés selon trois niveaux de priorité, allant des artères principales aux petites rues résidentielles.

« Les travaux publics de la Ville ont fait une proposition pour la mise à jour du plan, qui est très bonne en théorie. Là, on teste la pratique et on est sur le fine tuning », poursuit la mairesse. Elle reconnaît que la définition de certaines rues a évolué depuis la crise sanitaire, ce qui a changé les habitudes de plusieurs marcheurs, particulièrement ceux à proximité de l’école Le Tournesol, la plus touchée par la nouvelle mouture de la Politique de viabilité hivernale. « En discutant avec la direction de l’école, on voit que c’est un enjeu partagé avec l’école et les parents. Par exemple, les parents utilisaient des tronçons qui ne sont pas toujours optimisés pour se rendre à l’école. […] On définit clairement le parcours du corridor scolaire et on rappelle aux parents l’importance de bien accompagner leurs enfants dans leur trajet. »

Nadine Viau reconnaît que la question du déneigement demeure un sujet « sensible et émotif », mais que la Ville doit encore acquérir le réflexe de consulter les écoles pour optimiser son plan, qui devra à nouveau être révisé dans la prochaine année. « Il faut encore peaufiner, à proximité des corridors scolaires et dans les petites rues en transformation. Ce n’est pas une question de budget, mais d’optimisation de nos ressources. Nous déneigeons près de 60 % de nos trottoirs, ce qui est beaucoup par rapport à des villes comme Sainte-Julie et Saint-Bruno-de-Montarville. » Elle assure également que, si la Ville a coupé de façon draconienne son utilisation du sel pour des raisons environnementales, elle n’a pas diminué la quantité d’abrasifs utilisés pour déglacer les rues et les trottoirs de Belœil .

Notons que malgré ce nouveau plan de viabilité hivernale, le budget alloué au déneigement est passé de 618 000 $ en 2022 à 716 000 $ cette année, une augmentation de presque 16 %. « La différence budgétaire entre les deux années s’explique par l’augmentation des coûts liés au transport de la neige, l’augmentation du prix du carburant et la hausse de certains contrats qui sont assujettis à une clause d’ajustement basée sur l’IPC (indice des prix à la consommation) », indique à ce sujet la porte-parole de la Ville, Émélie Trinque.

Encore plus de ressources à prévoir

Si l’optimisation des ressources pour le déneigement est déjà un défi en 2023, il s’annonce d’autant plus grand dans les prochaines années, particulièrement avec le nouveau quartier qui doit à terme ajouter 4000 portes sur le territoire. « J’ai demandé à notre administration de dresser un plan d’affaires du futur quartier afin de bien évaluer les besoins en services et les coûts qu’ils impliquent », termine Nadine Viau.

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