Germaine a été fondé en 2017 et si ses membres sont pour la plupart des habituées de Chants de Vielles, ce sera la première fois que le groupe y montera sur scène. « Et c’est un honneur tout particulier que ce soient des femmes qui soient invitées pour ouvrir le bal cette année! », commente Marie- Laurence Lamothe-Hétu, membre du groupe qui assume pleinement le créneau de la vision féministe dans le trad québécois, une perspective encore assez peu représentée. « Ce n’est pas toujours facile de trouver des chansons qui transmettent ce message, mais on porte une grande attention aux textes et au ton des chansons que l’on choisit. On veut redonner aux femmes la voix qu’elles n’avaient pas nécessairement à l’époque. » Cela a amené Germaine à « revisiter » certaines chansons qui affichaient un petit côté misogyne, tout en gardant un côté souvent dansant à leur proposition. « Le groupe a été fondé par des gigueuses à la base, alors le rythme est toujours important! » assure la musicienne.
Un équilibre
En spectacle, le groupe prend soin de trouver un équilibre entre l’énergie festive d’un festival et le côté plus engagé de ses chansons. Il défendra plusieurs chansons de son dernier album, Chansons honnêtes, paru l’automne dernier. « Chacune des chansons dans cet album résonne avec au moins une d’entre nous. L’une d’entre elles, “Je suis jeune”, parle même du thème de l’avortement. Il y a des thèmes plus lourds, mais ça reste lumineux comme proposition », note Marie-Laurence Lamothe-Hétu. À Chants de Vielles, Germaine ne s’empêchera pas de jouer ses chansons aux thèmes plus engagés, mais promet tout de même un bon équilibre entre les morceaux festifs et ceux plus introspectifs et engagés. « À Chants de Vielles, je crois que le public est ouvert aux découvertes. Il y aura aussi des chansons carrément humoristiques, dont une de La Poune. Pendant notre spectacle, on va montrer qu’on peut être mélodiques, coquines, drôles et réflexives. On va vous entraîner dans notre aventure », promet la musicienne.
La chanson dont Germaine se fait le plus parler en spectacle est « Le mari qu’elle voudrait », aussi surnommée sa « chanson Tinder » chantée par les six membres qui décrivent à tour de rôle les types d’hommes qui ne les intéressent pas, avec un vocabulaire très contemporain sous la forme d’une chanson à répondre ludique. « Les gens rient toujours quand on la joue et se pointent quand ils reconnaissent la description qu’on fait », confirme Marie-Laurence Lamothe-Hétu.
À Chants de Vielles, les membres de Germaine se souhaitent « du beau temps, de la belle écoute du public et des rencontres enrichissantes » pendant la fin de semaine. Leur performance d’environ une heure est prévue le vendredi 27 juin à 19 h 30 sur la scène principale, en ouverture du premier grand concert qui accueillera par la suite le groupe de musique irlandaise Solstice et le mythique groupe québécois Le Rêve du Diable, célébrant plus de 50 ans de musique.