En fait, la consommation d’eau de l’année dernière est la plus faible quantité d’eau consommée depuis au moins 2007. Il s’agit seulement de la quatrième fois en 16 ans que la consommation d’eau tombe sous la barre des 11 millions. Notons néanmoins qu’il y a plus de dix ans, la consommation dépassait les 12 millions de mètres cubes. Ce sommet a été atteint pour la dernière fois en 2012.
À l’instar de 2022, les caprices de dame Nature expliquent notamment cette réduction. « L’été 2023 a été particulièrement arrosé et de façon régulière donc les usages de l’eau à l’extérieur ont été de beaucoup réduits », commente le directeur général de la RIEVR, Jacques Drouin.
Palmarès des municipalités
Pour une deuxième année consécutive, Belœil, la ville la plus populeuse de la RIEVR, conserve la tête pour le plus grand total d’eau consommée avec 2 875 834 m3. Notons toutefois qu’au chapitre de la consommation journalière par habitant, Belœil occupe le sixième rang sur les huit municipalités membres de la Régie avec 271 litres. Seulement Saint-Mathias-sur-Richelieu (265 litres) et Otterburn Park (233 litres) ont des chiffres plus bas.
La municipalité de Saint-Jean-Baptiste a la consommation quotidienne par habitant la plus élevée avec 382 litres, ce qui est plus élevé de 9 litres que l’année précédente. Précisons que les données prennent en considération l’eau utilisée par les commerces et les entreprises agricoles. « Cette statistique est moins représentative de par la présence de l’usine Olymel et des fermes qui sont les plus grands consommateurs. Nous sommes l’une des quatre municipalités qui ont observé une baisse de la consommation totale annuelle; pour nous c’est une réduction de 0,6 % », tient à préciser la directrice générale de Saint-Jean-Baptiste, Suzie Bélanger.
Une ville qui s’améliore
Longtemps étiquetée de « championne » en raison de sa mauvaise consommation de l’eau, la ville de Mont-Saint-Hilaire est cette année celle qui a enregistré la plus grande baisse, soit 10,4 % avec 2 557 505 m3, ce qui la classe au deuxième rang. La municipalité a ainsi réduit considérablement sa consommation journalière, soit de 34 litres pour se situer à 325 litres.
Le maire Marc-André Guertin se réjouit de ces statistiques encourageantes. « Nos efforts de communication portent fruit, avec un petit coup de pouce de dame Nature durant la saison estivale 2023. Il faut donc arroser nos potagers et nos plates-bandes de fleurs avec discernement et éviter l’arrosage des pelouses! Ajoutons à tout cela aussi des travaux sur nos infrastructures d’aqueduc pour s’assurer d’éviter les fuites dans les portions plus vieilles de notre réseau. »
Deux villes consomment plus
Deux municipalités se distinguent toutefois par une consommation d’eau plus élevée. La première est McMasterville, qui a enregistré la plus forte hausse (17,5 %) avec 100 000 m3 de plus. Le bris d’une conduite d’aqueduc explique notamment cette hausse et avait fait dépasser le débit journalier réservé à la RIEVR de 11,5 %. Le bris est survenu sur un terrain privé et l’écoulement de l’eau se faisait dans une conduite pluviale. Cette particularité a rendu cette perte d’eau difficilement détectable selon le maire de McMasterville, Martin Dulac.
« Pour pallier cette situation, la Ville s’est munie de bornes-fontaines intelligentes qui mesurent, en temps réel, la pression dans le réseau d’aqueduc. Cela permet de réagir rapidement en cas de bris. Nous sommes d’ailleurs fiers d’être la première ville au Québec à bénéficier de cette technologie sur l’ensemble de son territoire. Je suis persuadé que le bilan pour les prochaines années en matière de consommation d’eau potable sera amélioré », poursuit l’élu.
On note également une hausse d’un peu plus de 6 % de la consommation totale à Saint-Basile-le-Grand qui a dépassé en 2023 la barre des 2 millions de mètres cubes. Il s’agit du deuxième plus haut total depuis 2014. Le sommet est arrivé en 2021, année de pandémie où plusieurs personnes sont restées à la maison pendant les vacances au lieu de voyager à l’extérieur. Le débit journalier de Saint-Basile-le-Grand dépasse même celui de Mont-Saint-Hilaire pour se situer à 327 litres, bon pour le deuxième rang à ce chapitre. « Une bonne partie de nos infrastructures d’eau sont désuètes. Nous sommes en mode rattrapage depuis mon élection. Le dégel et le gel entraînent des bris et des fuites. Nous avons eu beaucoup de bris cet hiver. Nous allons notamment mettre une soixantaine de compteurs d’eau pour mesurer la consommation des institutions et entreprises de notre territoire », commente le maire de Saint-Basile-le-Grand, Yves Lessard.
Curieusement, il s’agit des deux municipalités qui accueilleront les installations de Northvolt. La RIEVR demeure peu bavarde sur le potentiel impact que cette usine pourrait avoir sur sa capacité de production. « Nous attendons encore de connaître les besoins de cette industrie, nous n’avons pas encore reçu d’informations à ce jour ou de demande officielle », déclare Jacques Drouin.
La RIEVR dessert aussi Sainte- Madeleine en tant que membre et Saint-Marie-Madeleine à titre de cliente.
