Baptisé Symbiose, le projet prône plus précisément l’économie circulaire. L’économie circulaire consiste à optimiser la gestion des ressources sur un territoire donné et à éviter l’enfouissement. Le but est de créer un réseau d’entreprises qui pourraient échanger par exemple des matériaux, des ressources humaines, des locaux ou même des équipements. Le projet comporte également un objectif de réduction des déchets.
Cette façon de faire est déjà appliquée dans 14 territoires du Québec. Dans la MRC de Brome-Missisquoi, le projet Symbiose a permis la rétention et la création d’emplois, en plus de générer des économies monétaires et d’améliorer le bilan environnemental. À Victoriaville, un maillage entre une boulangerie et une microbrasserie a permis de créer une bière issue des résidus du pain.
«Cette économie-là peut faire revivre une région. Ça nous permet de garder la richesse dans une région», explique Dany Michaud, président-directeur général de Recyc-Québec, qui contribue à hauteur de 180 000 $ au projet.
La MRC veut convaincre 100 entreprises d’embarquer dans son projet d’ici deux ans. Elle souhaite concrétiser 20 échanges entre entreprises.
Pour y parvenir, la MRC a engagé Nicola Rivest, un conseiller en écologie urbaine, chargé de créer des maillages entre les entreprises et de maintenir ces liens. Il pourra aussi proposer aux entreprises des façons de faire pour améliorer leur bilan énergétique.
Deux entreprises
Deux entreprises, IGA Pepin et Meublétout, ont déjà sauté dans l’aventure. L’idée d’être un joueur responsable a tout de suite séduit Annie Pepin, des Marchés Pepin, lorsque le maire Gilles Plante lui a parlé du projet, il y a deux ans. Mme Pepin souligne que l’entreprise était déjà très active dans ce domaine puisqu’elle recycle le carton depuis près de 30 ans et le plastique depuis quatre ans. Chaque année, elle sauve donc de l’enfouissement 579 tonnes métriques de carton et 22 743 kg. La rénovation du magasin de Belœil a aussi permis à l’entreprise de se doter de 14 bacs dans une chambre réfrigérée qui servent à fabriquer du compost de fruits et légumes.
Chez Meublétout, Daniel Vermeersch rappelle que l’entreprise détournera de l’enfouissement 429 tonnes de meubles cette année. L’entreprise d’économie sociale a aussi permis à des entrepreneurs de revaloriser des meubles pour ensuite les revendre.