Sylvia Pinard prendra sa retraite du comptoir à l’âge de 76 ans. Après 22 ans de loyaux services, Mme Pinard et son mari, 80 ans, pourront enfin prendre un peu de temps pour eux. «Je n’ai jamais pris de retraite. Je vais commencer par me reposer», répond Mme Pinard. «Nous avons du travail à la maison, renchérit son mari, avec le sourire. Et nous voulons profiter des petits-enfants.»
Retraité de la construction, M. Pinard s’est toujours un peu impliqué dans le comptoir, surtout pour les tâches qui demandaient «un homme fort», souligne-t-il. De son côté, Mme Pinard, son épouse depuis 60 ans, s’est investie à fond dans ce travail dans la deuxième partie de sa vie, après avoir été une femme au foyer. C’est donc sa première retraite qui prendra effet ce samedi 28 avril, lors de la dernière journée du couple à la tête du comptoir.
Une famille
Le comptoir familial d’Otterburn Park a pris naissance dans un sous-sol du bâtiment voisin de la caisse Desjardins, devenu aujourd’hui la mairie de la municipalité. Mme Pinard, ainsi que Louise Larivée et Claire Fortin, avaient proposé l’ouverture d’un comptoir en approchant le prêtre Jean-Gilles Rodier, aujourd’hui retraité.
Après dix ans passés dans un local qui devenait trop exigu, la paroisse a déménagé le comptoir dans le bâtiment actuel du chemin Ozias-Leduc, à l’intersection de la rue Comtois.
À l’intérieur du local, les vêtements à vendre côtoient les livres, la vaisselle, les jeux d’enfants et autres items. Le tout, bien classé et d’une propreté impeccable.
Le nouveau local était devenu nécessaire, car les gens donnent beaucoup. Et depuis longtemps! «J’ai des clients qui viennent ici depuis 22 ans», explique Mme Pinard.
«C’est comme une grande famille, renchérit la fille du couple. Les gens disent que c’est beau, qu’ils sont bien accueillis et que c’est bien classé; que ça ressemble à un magasin.»
Mme Pinard souligne que le magasin a déjà attiré plus de 50 personnes dans une seule journée. Que certains clients n’hésitaient pas à lui donner des cadeaux et même, dans le cas d’une dame, à lui apporter un lunch directement au comptoir.
Pas de fermeture
Pierre Paul Pigeon maintient que le comptoir est nécessaire à la vie de la paroisse. Concernant le couple, il n’a que de bons mots à leur égard. «Ils se sont donnés corps et âme, et on sentait que ce n’était pas un fardeau pour eux. Sympathiques, dévoués, ils n’ont jamais fermé la porte; ils s’organisaient tout le temps.»
Pour le moment, la paroisse cherche à trouver un remplaçant au couple. S’il admet que ce n’est pas évident, le président de la Fabrique soutient que le comptoir restera toutefois ouvert et que la paroisse va s’en occuper pour le moment.