Les huit monuments, sertis de fleurs, prennent maintenant place à l’entrée du cimetière de l’église Saint-Denis-sur-Richelieu, geste symbolique pour marquer le pardon de l’Église qui, en 1987, a levé les excommunications qui pesaient contre les Patriotes. « Le sacrifice consenti par tout soldat pour son pays est représenté par une croix. Nous avons pensé que, pour nos Patriotes, un alignement de croix, comme dans tout cimetière militaire, serait la façon la plus adéquate d’honorer leur mémoire », a souligné lors de son allocution le président de la Société d’histoire des Riches-Lieux (SHRL), Guy Archambault.
Ces huit monuments remplacent ainsi les croix de bois plantées à l’époque du pardon. Alain Charron, qui avait participé à planter ces croix de bois, était d’ailleurs présent lors de l’inauguration des nouvelles croix en granite, lui qui a gravé et peint en noir le nom des patriotes sur les croix. Le curé Pierre Cordeau a ensuite béni les huit monuments après leur inauguration.
C’est la SHRL qui a complété l’implantation des huit croix de granite, grâce à un don de 15 000 $ reçu de la Fondation Antoine-Turmel, par l’entremise du Dr Patrick Binay. Ces croix rendent hommage plus précisément aux huit combattants de Saint-Denis qui ont perdu la vie lors de la bataille de Saint-Denis-sur-Richelieu contre les forces britanniques. Les huit croix portent les noms d’Eusèbe Phaneuf, François Dufault, Pierre Minet dit Montigny, Charles Gazaille dit Germain, Antoine Amiel dit Lusignan, Jean-Baptiste Patenaude, André Mandeville et Joseph Dudevoir.
Les croix s’ajoutent ainsi aux autres monuments et actions qui honorent la mémoire des Patriotes à Saint-Denis, notamment la « Cloche de la liberté », qui a sonné l’appel des Patriotes le jour du 23 novembre 1837, le bronze de Louis-Joseph Papineau situé près de la rivière Richelieu et le monument de Louis Marcoux.
Rappelons que les Patriotes de Saint-Denis sont les premiers à avoir pris les armes contre les deux corps d’armée envoyés par le gouverneur Gosford qui voulaient emprisonner Louis-Joseph Papineau et d’autres députés élus. Répondant à l’appel de la cloche Marguerite-Michel, et commandés par Wolfred Nelson, 200 patriotes ont combattu et résisté aux troupes anglaises. La SHRL rappelle que ces combattants ont fait avancer la venue de la démocratie au Canada.
