L’ŒIL a rencontré le chanteur et guitariste, David Atman, et le bassiste, le Belœillois Simon Labrecque, pour discuter de cette sortie aussi enregistrée avec le batteur Philippe Bédard-Gervais et la violoncelliste Clara Griffin. « Depuis la dernière entrevue de 2021, on a composé, composé et composé : on voulait écrire de la musique plus forte », lance David Atman. L’arrivée de Clara Griffin dans le groupe a d’ailleurs changé la dynamique en ajoutant une profondeur supplémentaire aux arrangements. « Elle apporte sa touche “violoncellistique” », illustre-t-il, sourire en coin.
Par le passé, La Tragédie a davantage exploré son côté progressif, créant des chansons plus longues et complexes, mais il a trouvé un bon équilibre avec le folk dans les chansons de l’album Ça fait longtemps, avec aucune piste qui ne dépasse la barre des 6 minutes. « On a essayé beaucoup de choses, mais le côté trad revient toujours. On commence à savoir ce qu’on veut créer », soutient Simon Labrecque. Le groupe a l’habitude de « tester » son nouveau matériel sur scène afin de peaufiner ses compositions et le résultat final de Ça fait longtemps est de loin celui dont les musiciens sont le plus fiers.
« L’album met principalement l’accent sur les thèmes de l’amour et de la perte de l’amour. On chante souvent sur des sujets plus engagés politiquement, mais ce n’est pas aussi présent ici, reconnaît David Atman. Le choix du titre vient du fait que ça fait longtemps qu’on existe et que les groupes avec qui on partageait la scène il y a 15 ans n’existent plus pour la plupart. Il vient aussi du fait que ça fait longtemps qu’on sait qu’on ne deviendra jamais le prochain Karwka, le prochain Jean Leloup, le prochain Daniel Bélanger. » Malgré ce constat, les deux musiciens sont catégoriques : Ça fait longtemps est de loin la meilleure sortie de La Tragédie et cet album aura de quoi surprendre les fans de la première heure avec leur évolution récente.
Le groupe se permet même un clin d’œil à la pandémie le temps de « La pénurie », la première chanson de l’album. « Le message de cette chanson est qu’on est capable de vivre avec un peu moins de choses qu’on pensait », explique Simon Labrecque, compositeur principal de la chanson. De son côté, le chanteur précise que, malgré son titre, « Trip de mescal » n’est pas une chanson sur la consommation, mais plutôt sur le moment précis où la ligne entre l’amour et la haine est franchie. Il se dit aussi très fier des textes de la chanson « Perdre le ballon ».
Plusieurs spectacles attendent La Tragédie dans les prochains mois, notamment dans la région de Montréal et en Estrie, mais malheureusement, aucun dans la Vallée-du-Richelieu pour le moment. Si les membres du groupe ont longtemps rêvé de partir en tournée pour jouer leur musique au quotidien, la vie les a rattrapés, eux qui ont vieilli et fondé leur famille, et ils sont bien heureux de monter sur scène une quinzaine de fois par année. Le groupe a aussi toujours de nouvelles compositions en tête et confirme qu’il retournera en studio plus tôt que tard pour possiblement revenir avec une nouvelle sortie sous forme de EP.
L’album Ça fait longtemps de La Tragédie est disponible depuis le 26 mai.