Si on regarde le synopsis de la pièce et l’affiche annonçant le spectacle belœillois, on pourrait croire à un drame policier. « On a affaire à une famille un peu bourgeoise des années 30. Parmi eux se trouvent des gens animés par l’appât du gain qui finissent par assassiner d’autres membres de la famille pour toucher un héritage. Ce sont les fantômes des personnes assassinées qui doivent faire découvrir qui est leur meurtrier et, s’ils ne réussissent pas, ils seront condamnés pour l’éternité à errer dans la maison », résume Patrick Palmer. Pour lui, l’intérêt de la pièce est de voir comment les morts et les vivants arrivent à interagir, même de façon indirecte.
Mais malgré le côté funeste de l’histoire, il s’agit bel et bien d’une comédie accessible au grand public. « L’histoire est un drame à la base, mais n’oublions pas qu’un clown, c’est tragique en soi, mais que c’est drôle parce qu’il se casse la gueule! », soutient Patrick Palmer. Pour lui, les interactions entre les défunts et les vivants contribuent à créer une série de quiproquos et de situations cocasses qui vont vite évacuer le côté dramatique de l’histoire.
Bien que la troupe belœilloise ait déjà présenté la pièce par le passé, le directeur artistique Gilles Vachon précise qu’aucun des membres n’en faisait encore partie à l’époque. L’ensemble de l’équipe a ainsi redécouvert Visa pour l’éternité. La mise en scène de Patrick Palmer, une première collaboration avec la Troupe du théâtre des deux rives, permet aussi aux comédiens amateurs de repousser leurs limites. « On a beaucoup appris avec lui. Ça fait 20 ans que je suis dans la troupe, mais il nous amène vraiment ailleurs et nous aide beaucoup à nous développer », assure Gilles Vachonl. « C’est une gang de cœur, une des troupes d’amateurs qui a le plus d’expérience au Québec, et il y a un noyau fort », a d’ailleurs remarqué le metteur en scène quant à la chimie au sein de la troupe. Spécialisé en direction d’acteur, il se plaît à amener les comédiens à toujours pousser un peu plus leur jeu selon leurs capacités. D’ailleurs, la pièce contient plusieurs moments forts où les différents personnages brilleront. « Je me permets d’aller chercher des clins d’œil et une touche d’humour qui va plus loin que le premier degré », laisse entendre Patrick Palmer.
La pièce nécessite la participation de 14 comédiens, qui jouent tous un rôle. En plus du noyau dur de la troupe, plusieurs nouveaux visages se greffent à l’équipe pour la première fois. « Avoir beaucoup de nouveaux, c’est toujours déstabilisant au début, mais les gens ont embarqué tout de suite et on est tous à 100 % dans le projet, c’est vraiment le fun à voir », ajoute Gilles Vachon. Cette chimie sera bien palpable pendant ce spectacle de deux heures, confirme-t-il.
Visa pour l’éternité est présentée au Centre culturel de Belœil les vendredi 5 et samedi 6 avril à 19 h 30 et le dimanche 7 avril à 14 h. Info et billets : www.theatredesdeuxrives.org.