Rappelons que ce document, payé à partir du budget de recherche et de soutien des conseillers de la Ville, avait suscité une controverse à la fin du mois de septembre. Dans un échange courriel avec Mathieu Morin, responsable des communications d’Oser Belœil, la trésorière Marie-Josée Piédade a souligné dès le 31 juillet les « éléments problématiques » qui pourraient faire en sorte que la Ville refuse de payer pour la dépense.
Parmi ses questionnements : « Est-ce que la publication permet de supporter le conseiller élu dans l’exercice de sa fonction et quel est l’objectif et le besoin comblé du dépliant[?] » Elle note aussi des interrogations, plus tard aussi formulées par des citoyens et les autres élus, comme le fait que seulement quatre conseillers y soient représentés, que la mairesse y figure même si elle n’est pas autorisée à participer à la mise en commun de la dépense ou encore l’utilisation des couleurs du parti Oser Belœil, malgré l’absence de son logo et de son nom, tous des éléments qui ont pu semer la confusion dans la nature de la communication.
Par la suite, la Ville a obtenu un avis juridique du cabinet Bélanger Sauvé, ce qui a mené à l’acceptation des dépenses des élus le 21 août, soit trois semaines plus tard. Oser Belœil a par la suite enclenché sa campagne d’information dans les semaines suivantes, envoyant son dépliant à l’ensemble des ménages de Belœil. Mis à part quelques coquilles, très peu de changements ont été observés entre la première version et celle qui s’est rendue entre les mains des citoyens.
En entrevue avec L’ŒIL, trois des quatre conseillers élus sous la bannière d’Oser Belœil, Karim-André Laz, Julie Lavoie et Stéphane Lepage, maintiennent que leur intention n’a jamais été autre chose que de garder les citoyens informés et de les encourager à s’impliquer dans les processus démocratiques. Ils reconnaissent toutefois que le message a pu être mal perçu par certains citoyens. « C’était la première fois que quelque chose comme ça se faisait à Belœil et c’est sûr que si on avait à le refaire, on prendrait en compte l’avis des gens. On a appris de ça et on est dans l’écoute », commente Stéphane Lepage. De son côté, Julie Lavoie assure que jamais l’intention n’était de cacher une quelconque information lorsque le sujet s’est imposé à la séance ordinaire du 23 septembre, quand un conseiller de l’opposition a posé des questions sur certaines dépenses.
Leur collègue Karim-André Laz trouve dommage que ce soit le contenant qui soit attaqué. « Pour nous, l’important était de communiquer. La couleur du dépliant importe très peu! » Les trois élus n’étaient pas du tout au courant des éléments potentiellement problématiques soulevés par Mme Piédade avant que le journaliste leur en fasse part, mais soutiennent que l’avis juridique a légitimé leur démarche et qu’ils ne seraient pas allés de l’avant avec une telle dépense – environ 7 000 $ pour le dépliant – sans le feu vert de la Ville.
Les élus laissent néanmoins entendre qu’ils pourraient ne pas répéter l’expérience de faire publier un dépliant dans le futur. « Notre but est de servir la communauté, mais si l’attention est concentrée sur la mauvaise chose et que le format retenu n’est pas souhaité par la population, on va tout simplement faire autre chose », commente M. Laz. Les élus d’Oser Belœil mentionnent par ailleurs que le porte-à-porte est une méthode qu’ils préconisent autant que possible afin d’aller directement à la rencontre des citoyens pour entendre leurs préoccupations, même hors période électorale.
Transparence
À la séance publique du 28 octobre, le dossier du dépliant a été abordé à travers une intervention de Martin Dubreuil, aussi d’Oser Belœil, rappelant l’utilité des budgets de recherche et de soutien aux conseillers et assurant que l’équipe d’élus concernés avait pris en compte les commentaires et les critiques pour faire mieux à l’avenir. Il a aussi fait connaître son intention de déposer prochainement un document pour améliorer la transparence municipale à Belœil. La tension a quelque peu monté par la suite avec le conseiller d’opposition Vincent Chabot, puis avec quelques citoyens qui ont eu de la difficulté à poser des questions sur ce thème. Rappelons que, si la période d’intervention des conseillers est à l’ordre du jour, tout juste avant la dernière période de questions de la séance, le contenu des interventions ne l’est pas. Quant à la période de questions en fin de séance, elle est réservée aux sujets qui font partie de l’ordre du jour, limitant donc l’occasion de rebondir sur un sujet seulement abordé dans ce segment.