19 avril 2023 - 07:00
Moment pulic
La Ville recueille mille et une idées pour le Manoir Rouville-Campbell
Par: Denis Bélanger
Les citoyens devaient proposer diverses idées pour le manoir. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Les citoyens devaient proposer diverses idées pour le manoir. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin.
Photo François Larivière  L'Oeil Régional ©

Le maire de Mont-Saint-Hilaire, Marc-André Guertin. Photo François Larivière L'Oeil Régional ©

Une centaine de personnes se sont présentées au Manoir Rouville-Campbell le 12 avril dernier pour participer à la rencontre publique organisée par la Ville de Mont-Saint-Hilaire ainsi que pour partager leurs idées et vision pour l’avenir de ce bien patrimonial.

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Le Le déroulement de ce « moment public » a été bien différent de celui des traditionnelles séances d’informations et de consultation tenues par le passé pour des projets de développement. Il n’y a pas eu de présentation visuelle ni de période de questions destinées aux élus. Les gens ont été plutôt divisés en trois groupes et ont participé à trois ateliers situés à des endroits différents dans le manoir, maintenant propriété municipale depuis l’an dernier, pour permettre aux gens de visiter une partie des lieux.

Dans la partie récente du manoir (Ludus), les participants étaient invités à nommer ce qu’ils pourraient faire de différent. À la salle Jordi-Bonet, les gens devaient identifier quel était l’ADN de Mont-Saint-Hilaire et déterminer quel usage permettrait de faire ressortir cette particularité dans le Manoir. Et puis, dans la troisième salle, les participants étaient invités à identifier des activités ou des usages qui les inciteraient à fréquenter le Manoir. La composition des groupes s’est faite en fonction de l’ordre des inscriptions de la soirée.

La soirée et les ateliers ont été animés par l’équipe de la firme Matière Brute, qui rédigera un rapport de la soirée. La Ville a retenu les services de Matière Brute au montant de 37 950 $ à la suite d’un processus où deux entreprises ont été approchées. Notons que dans le cadre du contrat, l’entreprise devait aussi réaliser et animer les rencontres de la table des sages et effectuer des entrevues avec diverses parties prenantes.

Deux personnes du « comité des sages », un groupe d’experts créé par la Ville chargé de déterminer l’utilisation du Manoir Rouville-Campbell, étaient présentes à la rencontre, mais la Municipalité n’a pas voulu les identifier à leur demande. « Comme ces gens donnent de leur temps bénévolement afin de partager leur expertise, nous respectons leur demande de conserver confidentielle leur identité. Ces bénévoles, impliqués dans différentes sphères de la communauté, ne souhaitent pas nécessairement être impliqués dans une éventuelle tempête politique et nous considérons cette demande légitime », a expliqué la porte-parole Geneviève Désautels.

Des gens de plusieurs sphères et milieux ont assisté à la rencontre, mais il y avait un grand absent : les jeunes. « Pour l’instant, il n’y a pas de consultation publique prévue de façon plus spécifique auprès des jeunes. Il n’était pas exclu que certains d’entre eux participent à la soirée du 12 avril, mais cela ne semble pas avoir été le cas », ajoute Mme Désautels.

Présent au moment public, le maire Marc-André Guertin n’a pas spécifié la suite des choses. D’autres démarches de consultation pourraient avoir lieu, mais rien n’a été déterminé à cet effet à l’heure actuelle. M. Guertin confirme néanmoins que tous les membres du comité de sage auront un résumé des idées fournies par les citoyens. Il a aussi tenu à remercier les participants pour leur contribution au processus.

Places limitées

Seulement 120 personnes pouvaient s’inscrire à la rencontre. Le maire Marc-André Guertin a évoqué des raisons de sécurité pour justifier cette limite. La Ville avait toutefois établi une liste d’attente en cas de désistement avant la rencontre. Six personnes sur cette liste ont pu avoir la chance d’être finalement inscrites pour le moment public. Le soir du 12 avril, seulement 102 personnes se sont présentées alors qu’il restait encore 24 noms sur la liste d’attente. « Nous aurions aimé être avisés de ces quelques personnes pour pouvoir inviter les personnes en attente », rapporte Geneviève Désautels.

Une seule option fermée

Dans son discours d’accueil, le maire Marc-André Guertin a fermé la porte à une seule option, soit le transfert de l’hôtel de ville au Manoir. Il a laissé la porte ouverte à tous les autres usages, même la tenue de séances du conseil ou autres soirées publiques. Il a aussi indiqué qu’il fallait s’attendre à avoir des activités économiques au Manoir pour assurer une certaine viabilité.

Les citoyens ont reproché aux animateurs de ne pas pouvoir fournir les limitations possibles liées notamment au zonage et au statut patrimonial du Manoir. Les représentants de Matière brute ont indiqué que la soirée avait pour but de laisser les gens rêver et ne voulaient donc pas mettre un entonnoir et se priver de certaines réflexions.

Réactions et idées

Les réactions, propositions et idées ont été diverses pendant la soirée ainsi que sur différents médias sociaux. Plusieurs personnes se sont prêtées au jeu de rêver. Institut d’hôtellerie, déménagement du Musée des beaux-arts, centre de villégiature, centre d’interprétation de la pomme, campus universitaire, locaux pour différents organismes; voici quelques idées qui sont ressorties des différents échanges. Certaines personnes ont insisté sur la nécessité de rendre l’opération rentable pour éviter d’alourdir la charge fiscale des citoyens. D’autres se sont demandé si c’était vraiment à une municipalité de s’occuper du Manoir. Plusieurs participants ont aussi partagé leur déception quant au déroulement du moment public. Bien sûr, certains internautes ont répété que le don du Manoir par la famille Imbault était un « cadeau empoisonné ».

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