« Le 16 mars 2020, au moment de fermer le commerce de Mont-Saint-Hilaire, nous avions environ 250 personnes qui venaient courir ensemble deux fois par semaine. La pandémie arrivant, nous n’avions plus de boutique et les groupes étaient annulés. Et on ne savait pas pour combien de temps. »
Une semaine après le début du confinement, Josée et son assistant se sont aperçus que les gens avaient besoin de sortir de chez eux. « On voyait des gens qui courraient et c’était évident qu’ils n’avaient jamais couru et qu’ils avaient trouvé des souliers de sport dans le fond de leur garde-robe. C’est là que je me suis dit que j’allais leur donner l’entraînement comme si j’étais là, avec eux », explique celle qui enseigne la course depuis plus de 10 ans.
Il faut dire que Mme Prévost ne manque pas d’expérience dans la course, un sport qui est aujourd’hui au centre de sa vie. Elle a commencé à courir à l’âge de 38 ans; deux ans plus tard, elle retourne à l’école pour apprendre la kinésiologie et l’ostéopathie. Directrice dans le milieu de la vente automobile, elle quitte tout pour ouvrir son commerce la Maison de la course à l’âge de 48 ans.
Aujourd’hui, Josée cumule 67 marathons et quelques ultra-marathons. Habituée autant des sentiers que de la rue, elle court entre 3000 et 4000 kilomètres par année. En 2017, alors âgée de 54 ans, elle court 14 marathons dans cette seule année. « Je ne l’ai pas fait pour impressionner. Je l’ai fait avec des amis et pour montrer que courir, ce n’est pas toujours dans l’intensité. Si on court bien et qu’on respecte son corps, on peut courir souvent. Ce n’est pas de la torture! »
Le balado
Sans aucune connaissance en enregistrement, Josée Prévost se lance sur Google avec la ferme intention de bâtir un cours de course sous la forme de balado. Elle y découvre les plateformes de diffusion et les logiciels pour s’enregistrer. « J’ai donc enregistré le premier épisode, puis j’ai conçu un programme de 10 semaines avec une kinésiologue, comme lorsque les gens venaient au commerce pour un enseignement en personne. »
En plus de l’audio, qui accompagne le coureur sur son téléphone pendant la course, les utilisateurs doivent consulter une vidéo qui illustre les techniques. « Pour chacun des 30 cours, il y a une vidéo à aller voir avant et des lectures à faire. Je donne des devoirs, comme à l’école! »
Puis, pendant l’entraînement, les coureurs reçoivent les conseils et les techniques de Josée directement dans leurs oreilles, comme si elle courait avec eux. « Nous partons ensemble, je fais l’activation avec eux et je leur rappelle ce qu’il y avait dans la vidéo. C’est ce que les gens aiment. »
Mme Prévost estime qu’un coureur qui suit le balado du début à la fin – ce qui représente 40 semaines d’entraînement – sera prêt à débuter l’entraînement pour un premier demi-marathon.
Mais avant tout, le premier but du balado, c’est de permettre aux gens de découvrir le sport et de maintenir l’entraînement. « Le cours 101 s’adresse vraiment à ceux qui commencent ou qui recommencent. Les gens ont souvent en tête l’idée qu’il faut aller vite. Au début, le but, ce n’est pas d’aller vite. Il faut apprendre, adapter le corps. Ce n’est pas tout le temps en intensité; sinon les gens se blessent ou se découragent.»
D’où l’importance, selon elle, d’offrir un programme qui donne le goût de courir. « Si le programme qu’on nous offre est un peu plate, un peu redondant, qu’il n’y a pas d’humour, pas d’objectif, ou qu’on ne semble pas s’améliorer ou relever des défis, on ne persistera pas. »
La Clinique virtuelle est disponible sur le site de la Maison de la course. Les deux premières leçons sont gratuites.