L’étude a été commandée par le Fonds héritage pour l’environnement, à la demande de l’Association des citoyens de Mont-Saint-Hilaire (ACMSH). Le Fonds a notamment pour mission de financer des recours légaux concernant la préservation de l’environnement. « Nous faisons partie de la Coalition verte tout comme l’ACMSH et nous connaissons la zone A-16, rapporte le président du Fonds, Campbell Stuart. On nous a approchés pour faire une étude et on a dit oui. »
Les chercheurs ont effectué le travail de terrain au printemps et à l’été 2020 pour ensuite procéder à l’analyse et à la synthèse des différentes données en jeu. L’étude met en relief la valeur écologique de trois secteurs de la zone agricole de la zone A-16, dont le verger et aussi la friche, qui se démarque par sa population d’abeilles. Les chercheurs accordent une grande importance aux pollinisateurs pour la production agricole locale. L’autre zone est un secteur forestier qui représente un fragment forestier important pour le réseau de connectivité écologique prioritaire des Basse-Terre du Saint-Laurent. La zone A-16 contiendrait également deux zones humides potentielles, qui nécessiteront une caractérisation formelle du ministère de l’Environnement.
« Cette zone est bien située pour y effectuer des pratiques de gestion qui soient compatibles avec le développement durable et qui permettent la conservation de la diversité des populations d’abeilles et d’oiseaux qui dépendent des vergers et des milieux en friche de cet endroit spécifique », peut-on lire dans le rapport de l’étude.
Basé à Montréal, Eco2urb encadre la gestion durable des écosystèmes, la conservation de la biodiversité et la prise en compte des services rendus par les infrastructures naturelles. L’organisation a été fondée par trois chercheurs, Christian Messier, Andrew Gonzalez et Jérôme Dupras, aussi connu comme bassiste des Cowboys Fringants et ancien résident de Belœil. Aujourd’hui, M. Dupras est aussi professeur au département des sciences naturelles de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) et chercheur à l’Institut des Sciences de la Forêt tempérée (ISFORT).
Trop tard?
L’avenir de la zone A-16 repose toutefois entre les mains des tribunaux. Les propriétaires des terrains vacants, zonés résidentiels, ont obtenu gain de cause à la Cour supérieure en mai dernier pour réaliser un développement résidentiel à un seuil de 21 unités de logement à l’hectare. Le juge avait statué que la zone A-16 n’avait pas de caractère exceptionnel qui justifierait un retrait des obligations de seuil de densité. La Ville de Mont-Saint-Hilaire a toutefois décidé de porter le dossier en appel, mais a aussi interrompu les travaux du Comité de l’avenir de la zone A-16 (CAZA-16) qui devait étudier la faisabilité de plusieurs scénarios.
Le président de l’ACMSH, Pierre Nault, reconnaît que l’étude pourrait ne pas servir. « On s’est demandé si nous attendions ou pas le jugement avant de faire faire l’étude. Mais on s’est dit qu’on pouvait avoir un outil de plus pour les arguments. Nous avons pris la chance que ça puisse servir au dossier. Si jamais ça ne marche pas, nous pourrons nous dire que nous avons fait l’effort. »
La Ville de Mont-Saint-Hilaire a obtenu une copie de l’étude la semaine dernière. La Municipalité en prendra connaissance, mais s’abstiendra de tout commentaire en ce moment.