6 mars 2024 - 07:00
Maladie de Ménière
L’ancien maire Yves Corriveau se confie sur ses problèmes de santé
Par: Denis Bélanger
L’ancien maire Yves Corriveau. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

L’ancien maire Yves Corriveau. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

La qualité de vie de l’ancien maire de Mont-Saint-Hilaire Yves Corriveau a bien changé depuis les élections municipales du 7 novembre 2021. Aux prises avec la maladie de Ménière, laquelle se situe au niveau de l’oreille interne, M. Corriveau a éprouvé plusieurs épisodes de grande fatigue et apporté plusieurs changements dans son quotidien. Il a volontairement accordé une entrevue à L’Œil Régional pour faire connaître cette maladie dite invisible et ses effets négatifs sur la vie des gens.
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Cette maladie chronique tient son nom du Dr Prosper Ménière, qui l’a décrite pour la première fois en 1861. En raison d’un excès de liquide dans l’oreille, la personne atteinte de la maladie ressent notamment des vertiges et des étourdissements qui surviennent brutalement.

« On peut rester longtemps couché et ça devient donc difficile, voire impossible, de travailler. Je me compte chanceux, car je suis âgé dans la soixantaine. Il y a des drames pour plusieurs autres personnes qui ont cette maladie depuis la trentaine. C’est aussi le récit de ces gens qui m’a incité à vouloir en parler », raconte celui qui a occupé la mairie de Mont-Saint-Hilaire de 2013 à 2021.

L’audition est également affectée. Durant l’entrevue, même avec un appareil, Yves Corriveau a demandé au journaliste à plusieurs reprises de répéter sa question.

Yves Corriveau a constaté que quelque chose clochait avant l’élection, notamment au retour des séances du conseil en présentiel. « Pendant des mois, on travaillait en télétravail et en vidéoconférence; ça allait. Mais en présentiel, j’avais de la difficulté à comprendre ce que les gens disaient. À la dernière séance régulière avant le scrutin, on a mis un haut-parleur devant moi, ce qui m’a aidé. »

M. Corriveau a su à l’été 2021 que c’était la maladie de Ménière qui lui causait de grands ennuis. Il a tenu néanmoins à mener sa campagne électorale à l’automne. Il admet avec le recul qu’il n’aurait pas complété son mandat s’il avait été réélu.

« Je serais resté en poste une année au maximum en raison de mes crises me rendant indisponible et ma difficulté de comprendre les gens. J’ai essayé de retourner en assurances, mais on m’a dit que c’était bien plus stressant qu’avant. J’ai laissé tomber cette idée, car le stress est notamment la cause de la maladie. J’ai occupé un poste de chauffeur pour des autobus. Mon nom figure maintenant comme remplaçant, mais on sait qu’il se peut que je ne sois plus disponible en raison de ma santé », poursuit-il.

En raison de son état de santé, Yves Corriveau a apporté plusieurs changements dans son alimentation et a limité ses interactions sociales. « Je m’isole, car j’ai peur de ne pas comprendre ce que les gens me disent. Je ne peux pas être en groupe, car le bruit m’affecte aussi. J’ai aussi renoncé à aller au cinéma. Pour m’occuper, je lis, je marche et j’ai même planché sur un scénario fictif sur la bataille des Patriotes. »

M. Corriveau a un espoir d’avoir une vie meilleure en obtenant un implant cochléaire, qui consiste à installer un système électronique sous la peau et dans l’oreille. « J’étais réticent au début. Mais j’ai mis mon nom sur la liste d’attente. Ma motivation est simple, être capable d’entendre mes petits-enfants. »

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