14 juillet 2025 - 05:00
Maison autochtone
L’ancien vice-président menacé de poursuites par les administrateurs
Par : Denis Bélanger
Richard Ruest.

Photo gracieuseté

La tension est toujours aussi élevée entre les administrateurs de la Maison des peuples autochtones et son ancien vice-président, Richard Ruest. Les représentants de l’institution muséale accusent M. Ruest de harcèlement, de diffamation ainsi que d’atteinte à la réputation et se disent prêts à se tourner vers les tribunaux pour faire cesser ces comportements.

Publicité
Activer le son

Une mise en demeure, signée par le cabinet de Saint-Hyacinthe Matte Avocats, a été acheminée à M. Ruest le 5 juin, soit quelques jours avant que la Maison autochtone quitte, le 13 juin dernier, le bâtiment municipal de la montée des Trente qu’elle occupait depuis sa fondation. Le document allègue que Richard Ruest a notamment harcelé les administrateurs de la Maison par le biais de Facebook et l’envoie d’une chaîne de courriel. On avance de plus que l’individu s’est rendu au cours de patinage de vitesse d’une employée du musée pour obtenir les accès des boîtes courriel de la Maison autochtone.

Les administrateurs maintiennent aussi que Richard Ruest nuit à la réputation du musée depuis le mois de décembre. « Vous avez adopté des comportements diffamatoires à l’égard de notre cliente en colportant de fausses informations ainsi que des insinuations malveillantes, le tout notamment par transmission de courriels aux membres de son conseil d’administration, par l’affichage de publication sur Facebook […] et par les propos que vous rapportez à des journalistes locaux », peut-on lire dans la mise en demeure dont L’Œil Régional a obtenu copie.

La Maison autochtone réclame aussi un montant de 900 $ en lien avec une activité organisée en avril 2024. L’institution souhaite aussi que Richard Ruest arrête de faire croire qu’il est un administrateur du musée. Depuis que la Ville a notifié la Maison de plier bagage, M. Ruest a envoyé quelques communications au nom de la Maison autochtone pour informer les gens qu’il œuvrait à rouvrir le musée le plus vite possible.

L’Œil Régional a tenté de joindre l’avocate de la Maison autochtone, mais cette dernière n’a pas donné suite aux demandes du journaliste. Au moment de mettre sous presse, aucune procédure judiciaire n’avait encore été déposée devant un tribunal.

De son côté, Richard Ruest assure que le contenu de la mise en demeure est totalement infondé. De plus, malgré la mise en demeure, il se dit investi à la réouverture de la Maison. « Je collabore avec la Ville et les organisations autochtones à cet effet. »

Évincé du conseil d’administration

À l’approche de la dernière période des fêtes, la Ville de Mont-Saint-Hilaire et la Maison autochtone semblaient être en voie de signer une nouvelle entente et un nouveau bail. Le tout a rapidement dérapé en l’espace d’une semaine. Le président Alain O’Bomsawin et le vice-président Richard Ruest ont envoyé, le 17 décembre, une mise en demeure à la directrice générale et conjointe du fondateur André Michel, Chantal Millette, l’informant de sa mise à pied temporaire. Elle n’a reçu ce document que le 20 décembre. Mme Millette avait convoqué sans autorisation une assemblée la veille de la réception de la mise en demeure, soit le 19 décembre.

Ces évènements ont amené la Ville à suspendre, en février, les négociations de renouvellement de bail et d’entente ainsi qu’à exiger la tenue d’un audit. Déposé en avril dernier, le rapport d’audit de gestion et de gouvernance, produit par la firme Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT), a indiqué notamment que la Maison autochtone contrevenait à plusieurs règles, nommait ses administrateurs de façon illégitime et était minée par l’ingérence de son fondateur, André Michel. Devant ces conclusions, Mont-Saint-Hilaire a mis fin à l’occupation du bâtiment et à l’aide financière.

image