16 août 2023 - 07:00
L’aréna « L’Œil Régional »
Par: Denis Bélanger
Denis Bélanger

Ne voulant pas être accusé de faire de la publicité pour un tel au détriment d’un autre, j’ai décidé d’utiliser le nom de l’entreprise qui m’emploie pour mon titre. Je ne sais si vous me voyez venir? Mon collègue Olivier Dénommée l’a rapporté il y a deux semaines, une étude confirme le besoin d’une nouvelle glace à Belœil. Selon moi, l’une des options à privilégier serait de vendre les droits du nom de l’infrastructure à une entreprise privée.

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Mon idée est loin d’être révolutionnaire. Cette tendance est suivie depuis des lunes, tant au privé qu’au public. Dans la Ligue nationale de hockey (LNH), seulement quatre amphithéâtres ne portent pas le nom d’une entreprise privée. Notons qu’un de ces endroits est un lieu temporaire (Phœnix), un autre est en recherche d’un commanditaire (Floride) et l’autre porte un beau message axé sur les changements climatiques payé par Amazon, le commanditaire officiel de l’amphithéâtre de Seattle.

Vous me direz qu’on parle ici du secteur privé et de plusieurs millions de dollars en jeu. Plusieurs arénas municipaux accueillant une équipe de la Ligue de hockey junior majeur du Québec ont un nom commercial; ne pensons qu’à Rimouski, Victoriaville ou Québec. Bon, je reconnais que pour ce dernier exemple, on s’attendait à un locataire de la LNH.

La tendance s’est poursuivie même dans les arénas communautaires. En 2016, le Complexe sportif Gaétan-Boucher situé dans l’arrondissement de Saint-Hubert a changé de nom au profit d’un concessionnaire automobile en retour d’une rondelette somme de 100 000 $.

J’entends déjà des critiques. Certains pourraient crier au blasphème de changer l’appellation d’infrastructures nommées en l’honneur de personnalités publiques. Il est vrai que de nommer un aréna en hommage à une personne est plus « noble » que de lui donner le nom de l’entreprise la plus offrante. Il y a toujours moyen de trouver des compromis. À Rouyn-Noranda, on avait vendu les droits du nom pour la glace, mais le complexe abritant cette glace conservait le nom d’un joueur de hockey.

La Ville de Belœil, à l’époque où Diane Lavoie était mairesse, avait lancé une campagne pour trouver des investisseurs privés pour le complexe aquatique. En échange de leur contribution, la Ville attribuait le nom de l’entreprise à une partie du bâtiment. En entrevue, la mairesse actuelle de Belœil, Nadine Viau, ne fermait aucunement la porte à cette avenue. Il faudra voir ce qu’elle décidera.

Qui payera la facture?

Mais il ne faut pas se leurrer, la confirmation d’un commanditaire n’enlèvera pas un obstacle majeur au projet : le tarif réel chargé aux citoyens. La région compte plusieurs organismes sportifs qui desservent plusieurs municipalités. Ça cause un problème, car certaines villes ont peur de payer pour les autres, surtout quand l’infrastructure n’est pas dans leur cour. Les organismes doivent souvent s’expliquer et se démener pour ramer au travers des discussions intermunicipales.

En sports de glace, on ne retrouve dans la région qu’un seul organisme pour le hockey et la ringuette. Imaginez les questionnements et réticences que cette réalité va entraîner quand les élus de Belœil vont discuter du sujet d’une glace.

Je suis certain que quelques organismes sportifs aimeraient voir une fusion de Belœil, McMasterville, Mont-Saint-Hilaire et Otterburn Park, ce serait beaucoup moins compliqué pour eux.

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