20 janvier 2025 - 05:00
L’atelier d’André Michel deviendra un musée
Par: Olivier Dénommée
L’artiste hilairemontais André Michel (à gauche) s’apprête à faire don de son atelier d’artiste à la fondation Ushket-André Michel, présidée par Jean-Pierre Charbonneau (à droite), afin d’en faire dans les prochains mois un musée-atelier accessible gratuitement aux visiteurs. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

L’artiste hilairemontais André Michel (à gauche) s’apprête à faire don de son atelier d’artiste à la fondation Ushket-André Michel, présidée par Jean-Pierre Charbonneau (à droite), afin d’en faire dans les prochains mois un musée-atelier accessible gratuitement aux visiteurs. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

L’atelier d’André Michel se trouve dans l’ancien manège militaire situé au 514, montée des Trente à Mont-Saint-Hilaire. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

L’atelier d’André Michel se trouve dans l’ancien manège militaire situé au 514, montée des Trente à Mont-Saint-Hilaire. Photo François Larivière | L’Œil Régional ©

Cela faisait un certain temps que le peintre-sculpteur ethnographe hilairemontais André Michel songeait à rendre son atelier d’artiste accessible au grand public, mais cela va se concrétiser dès cet été. L’endroit s’apprête à être donné à la fondation Ushket-André Michel afin de devenir un « atelier-musée » mettant de l’avant le cheminement artistique de l’artiste, certaines de ses œuvres et sa vie hors de l’ordinaire, mais aussi afin de mettre de l’avant le bâtiment patrimonial où il se trouve, soit l’ancien manège militaire de Mont-Saint-Hilaire.
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Pour André Michel, 2025 est le bon moment pour concrétiser ce projet de longue haleine. « Je vais avoir 80 ans cette année et je veux en profiter pour m’en occuper pendant que je suis encore en santé. Ce n’est pas la première organisation que je mets en place! » commente l’artiste qui est notamment derrière la création du Musée des beaux-arts de Mont-Saint-Hilaire (MBAMSH) et de La Maison autochtone. Même si la fondation qui prend possession de son atelier porte son nom, il précise qu’il ne siège pas au conseil d’administration et qu’il n’a donc pas le dernier mot sur les décisions à venir. Néanmoins, il a « beaucoup discuté » avec le CA ces derniers mois sur le fonctionnement souhaité du futur musée, qui doit ouvrir ses portes dans les prochains mois. Les fins détails, comme les heures d’ouverture, ne sont pas encore précisés à ce stade-ci. « Au début, ce sera ouvert 3 mois sur l’année, puis 6 mois et on verra par la suite », estime l’artiste. Il note que la fondation, qui a longtemps collaboré avec le MBAMSH et La Maison autochtone, s’occupera dorénavant exclusivement de la gestion du manège militaire, de sa mise en valeur et de la pérennité de l’œuvre d’André Michel.

À l’image des musées-ateliers d’autres artistes tels que Rodolphe Duguay ou Paul Cézanne, André Michel veut que chaque objet demeure à l’endroit où il le laisserait normalement pour que la visite soit la plus authentique possible. « Je veux que lorsque les gens entrent, ils voient de quoi ça aurait l’air si j’étais seulement parti quelques minutes aux toilettes! » Un système audio doit éventuellement voir le jour pour accompagner les visiteurs et leur fournir des informations supplémentaires sur la vie et le parcours d’André Michel. « L’idée, c’est que l’offre se bonifie avec le temps. On sait où on veut aller et on va prendre le temps de s’y rendre. » À l’entrée, une introduction doit aussi être élaborée pour expliquer les origines de l’atelier, qui a longtemps été un manège militaire avant de changer de vocation à quelques reprises et ultimement devenir l’atelier d’artiste d’André Michel il y a un quart de siècle. L’artiste lui-même ne pourra pas être présent en tout temps, mais il tentera de l’être autant que possible, surtout pendant les débuts.

Une autre facette

Beaucoup de résidents de la région connaissent André Michel comme un activiste avant tout, lui qui a souvent pris la parole dans divers dossiers touchant les arts, la culture et les Autochtones. Ce dernier déplore le fait que les gens ignorent donc une autre facette de sa vie, soit celle d’artiste. « On connaît mes batailles, mais pas ma vie et mes rencontres. Les gens ignorent que j’ai rencontré à trois reprises Salvador Dalí, que j’ai mangé avec plusieurs présidents et premiers ministres, que j’ai été le premier artiste invité par Raúl Castro après la révolution cubaine, que j’ai eu une rétrospective au Musée de l’Homme à Paris… Personne n’a eu la vie que j’ai eue et j’ai envie de la faire découvrir. »

Pourtant, il aurait très bien pu « mourir de faim » au début de sa carrière, lui qui a connu un échec avec sa première exposition en sol canadien. « Ma première exposition de peintures et de dessins d’autochtones a été un fiasco : les Québécois les détestaient dans les années 70 et j’ai vite compris qu’il fallait que j’aille ailleurs », se remémore-t-il. C’est cette histoire et bien d’autres qu’il a envie de faire découvrir aux curieux qui visiteront son atelier dans les prochains mois. « Mon souhait, c’est simplement d’assurer la pérennité de mon œuvre et de garder le souvenir de ma vie même quand ma propre mémoire va oublier ou que je ne serai plus là. Je m’attends à voir des “sniffeux” au début, mais par la suite, je pense que ce sont des gens vraiment intéressés qui viendront visiter l’atelier-musée », mentionne-t-il.

Les détails sur la date d’ouverture du musée seront précisés dans les prochains mois.

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