En pleine pandémie, il y a deux ans, Laurent Duvernay-Tardif avait déjà repris la succursale de Montréal de la boulangerie familiale avec son complice de longue date Sasha Ghavami. Ils ont aussi maintenant comme partenaire d’affaires Vanessa Bellerose. « Le but est d’avoir une continuité dans la famille. Dans les dernières années, mes parents et moi, nous nous sommes vus plus souvent à la boulangerie qu’à la maison. Il y avait quelque chose de beau à reprendre comme projet », a déclaré le joueur de football en téléconférence.
Duvernay-Tardif précise que l’acquisition du commerce de Mont-Saint-Hilaire n’était pas tracée d’avance lorsqu’il a repris la boulangerie de Montréal. « Il faut avoir les deux pieds dedans pour savoir c’est quoi avoir une boulangerie. Oui, j’ai vu évoluer mes parents là-dedans, mais tu dois être dans l’action. On a réussi à mettre notre saveur dans la boutique de Montréal et on s’est dit que peut-être qu’on pourrait finir la boucle en reprenant le magasin de Mont-Saint-Hilaire. »
Une équipe
Hubert Locuraloto démontrait depuis un bon moment un intérêt pour acquérir la boulangerie hilairemontaise. Il a travaillé pour Le Pain dans les Voiles dans les débuts de l’entreprise qui a ouvert ses portes en 2009. Il avait aidé le commerce à décrocher le titre de deuxième meilleure baguette au Mondial du pain en France. Il a quitté l’entreprise pour séjourner dans sa France natale avant de revenir au Pain dans les Voiles. « Ça faisait longtemps que j’y pensais. Pour moi c’était tout naturel de prendre de la relève et de me donner l’occasion de m’impliquer dans le commerce », raconte-t-il. Samuel St-Denis Fleurent a éventuellement aussi levé la main pour faire partie de la nouvelle administration. Il travaille au commerce depuis sept ans et occupe les fonctions de gérant depuis trois ans.
Les astres se sont alignés par la suite pour conclure la vente de l’entreprise. « Ç’a n’a pas été compliqué à finaliser comme entente. Sam et Hubert étaient tellement des éléments indispensables qu’on a réglé ça en l’espace d’un café. Ç’a été super agréable et simple, car tout le monde va dans la même direction », admet Sasha Ghavami.
Laurent Duvernay-Tardif insiste pour dire que toute une équipe est derrière la boulangerie et pas seulement lui. « Quand tu bâtis une équipe avec des gens qui ont la même vision, tu peux te permettre de prendre plus de projets. Je ne serais toutefois pas embarqué dans cette aventure si Samuel et Hubert n’étaient pas impliqués. Il n’y a personne qui connaît mieux la boutique que Samuel et il n’y a personne qui connaît mieux la boulangerie qu’Hubert. […] Le rôle à Sasha et moi est d’assurer l’essor de la marque du Pain dans les Voiles. » Il est même hors de question pour LDT de modifier le marketing de l’entreprise et de l’orienter vers sa carrière de footballeur. « Pourquoi changer une formule gagnante? »
Le commerce de Mont-Saint-Hilaire célébrera la transition du Pain dans les Voiles ce samedi.
Le temps de passer le flambeau
Pour les parents de Laurent Duvernay- Tardif, Guylaine Duvernay et François Tardif, le temps était venu de passer le flambeau. Guylaine Duvernay se dit pour sa part heureuse et reconnaissante de la tournure des événements. « C’est le plus beau des scénarios. Je vais évidemment continuer de faire un tour à la boulangerie que j’ai de tatouée sur le cœur. »
François Tardif tient des propos semblables. « Je peux dire que le bébé est entre de bonnes mains et va grandir avec l’équipe en place. Ça fait beaucoup plaisir de voir ça. »
La transaction conclue ce printemps n’implique toutefois pas le bâtiment de la rue Saint-Georges qui héberge Le Pain dans les Voiles ainsi que l‘épicerie fine l’Eau Vive. François Tardif demeure pour l’instant propriétaire de l’immeuble avec les administrateurs de l’Eau Vive. « Ce n’est pas exclu un jour que ça soit vendu aussi. Ça faisait beaucoup comme investissement d’inclure aussi à ce moment-ci la bâtisse », précise M. Tardif.
Notons qu’une troisième succursale Le Pain dans les Voiles se trouve à Saint-Bruno-de-Montarville et est administrée par Geneviève Pelletier et Quentin Locuratolo, le frère d’Hubert.
