4 novembre 2024 - 05:00
Le capitaine à bord
Par: Vincent Guilbault
Vincent Guilbault

Vincent Guilbault

On pourrait penser que le maire d’une ville est l’équivalent d’un capitaine de navire. Il donne les ordres et maintient le cap. Bref, il mène le bateau à bon port.

Publicité
Activer le son

Mais nous aurions tort. C’est le directeur général qui joue ce rôle, même si nous parlons plus souvent des élus. Pour une raison bien simple : les conseillers municipaux et le maire nous sont redevables.

Si on garde l’allégorie du navire, les élus seraient donc des navigateurs. Ils décident de la direction du navire et de son objectif. Mais ensuite, c’est le capitaine qui prend le relais et assure la coordination de la traversée.

Le directeur général, le capitaine, est le plus haut fonctionnaire d’une municipalité. Oui, il travaille sous l’autorité du conseil, mais c’est lui qui planifie, organise et contrôle les activités. Dans certaines municipalités, où les maires occupent parfois le siège à temps partiel, le directeur peut prendre énormément de place.

Long préambule pour dire que le directeur est un personnage très important. Un pilier. Et à Belœil, c’est le 5e pilier qui vient de prendre place sur le siège de la direction en moins d’un an. C’est beaucoup.

Depuis le départ de Martine Vallières l’année dernière, le poste a été occupé par Michaël Tremblay (en arrêt de travail quelques mois après son embauche), Cathy Goyette (partie pour une promotion), Serge Lamontagne (court passage de cinq semaines) et, finalement, Daniel Marineau, qui occupe le siège par intérim.

Je crois que le choix de M. Marineau a beaucoup de sens. J’ai eu seulement quelques contacts avec lui, mais je le sais compétent et je pense qu’il va offrir aussi une stabilité en attendant le retour (si retour il y a) de M. Tremblay. Dans le communiqué faisant état de la nomination de M. Marineau, la Ville se veut dithyrambique à son sujet, rappelant tous ses exploits à titre de directeur des loisirs.

Mais j’ai quand même un mauvais feeling concernant le passage de M. Lamontagne. Ancien directeur à Montréal, sa nomination a été annoncée en grande pompe par la Ville. Le communiqué se terminait sur cette phrase : « Monsieur Lamontagne entre en poste ce mardi 17 septembre 2024, pour une durée indéterminée. »

Il n’aura finalement fait que cinq semaines à la Ville. Curieux? Questionnée par L’ŒIL, la Ville répond que c’était prévu comme ça, et qu’il devait quitter pour un autre engagement. Nous ne verrons pas son contrat et nous devons donc nous fier à cela. Et M. Lamontagne n’a pas répondu à mon courriel qui demandait un peu d’éclaircissements. Mais quand la Ville en a fait l’annonce dans un premier communiqué, ça donnait l’impression qu’il serait présent plus longtemps. Certaines personnes contactées nous disent qu’elles ne savaient pas que le mandat de M. Lamontagne serait aussi court.

Si c’était bien le cas, cela veut dire que la Ville l’a seulement engagé en attendant la nomination de M. Marineau. Pourquoi alors en faire l’annonce pompeuse s’il venait seulement jouer un court rôle de transition, à la limite un rôle de consultant? Pourquoi ne pas l’avoir précisé dans le premier communiqué qu’il acceptait seulement un mandat de quelques semaines pour tenir le fort ou même coacher le nouveau directeur?

C’est un peu… weird, disons.

Au moins, en ce moment, nous avons un capitaine à la barre. Mais je trouve quand même un peu inquiétants ces nombreux changements de garde, et je ne sens pas que la Ville nous rassure tant.

image