Embauché dernièrement par le Club, Steve Flanagan est connu pour son expertise en gestion de crise, ayant été à l’emploi d’Hydro-Québec pendant la crise du verglas. Il représente désormais publiquement le Club.
« Le Club de golf n’est pas à vendre. C’est quelque chose d’important de préciser. On est à chercher une solution pour assurer la pérennité. On travaille avec un promoteur pour identifier une solution qui sera acceptable; une solution respectueuse de la mission du Club de golf, respectueuse de son héritage dans la communauté, respectueuse de la communauté dans son ensemble et respectueuse de l’environnement », affirme M. Flanagan.
Le Club s’est engagé à participer à la consultation publique de la Ville de Belœil. Afin d’obtenir le pouls de la population, il a commandé auprès de la firme BIP Recherche un sondage qui s’est tenu dans une période similaire au sondage Léger Marketing payé par le regroupement de citoyens il y a quelques semaines.
Selon des citoyens interpellés par la firme, ce sondage demandait aux citoyens de choisir quelle option serait la meilleure pour le Club de golf Belœil. La première option était que la Ville investisse massivement dans le Club via une forte augmentation du compte de taxes foncières. La deuxième option consistait à ce que la Ville autorise un projet de développement immobilier afin de permettre au Club de rembourser ses dettes et poursuivre ses activités.
« Je ne commenterai aucune des questions parce qu’il faudra regarder le sondage dans son ensemble. […] Les résultats seront disponibles en temps et lieu », poursuit M. Flanagan.
En plus du sondage et de la consultation publique, le Club de golf a l’intention de tenir différentes rencontres avec les membres du Club, les citoyens et les différentes parties prenantes dans le dossier.
« On est très conscient et, en même temps, très heureux de l’intérêt des citoyens et de toutes les parties prenantes à l’égard de l’avenir du terrain. C’est positif. Ça fait presque 100 ans que le Club est là. C’est un actif important pour la communauté et on veut que ça demeure un actif important », mentionne-t-il.
La veille de l’embauche de M. Flanagan, le président du Club de golf, Daniel Pelland, affirmait que le projet demeurait au même point depuis quelques semaines. Le promoteur Les Habitations Mont-Royal, qui envisage d’y construire un immeuble d’habitation, souhaite aussi participer à la consultation publique. Bien que des rumeurs circulent sur un projet de 7 M$, le président du Club de golf assure ne pas être au courant.
Un sondage citoyen
Le collectif de citoyens Sauvons le golf Belœil a payé le sondage, assure le porte-parole Michel Béland. « Ça ne vient pas d’une entreprise. » Il estime que six ou sept bénévoles sont impliqués très activement dans le regroupement de citoyens. Sauvons le Club de golf Belœil serait aussi appuyé par de nombreux citoyens qui offrent du temps en moindre mesure.
Dans le dernier sondage, Léger Marketing a posé la question : « dans ce contexte, à laquelle des options suivantes seriez-vous le plus favorable pour l’avenir du terrain de golf de Belœil? » Selon les résultats, 75 % des 500 répondants ont choisi de préserver le terrain de golf comme espace vert tel qu’il est actuellement, 21 % ont opté pour permettre une construction sur une partie du terrain de golf et 4 % ont répondu Je ne sais pas.
Selon M. Béland, ce nouveau résultat est à l’image des sondages aussi commandés par des citoyens en 2004 et 2007 lorsque d’autres projets de construction avaient été proposés sur le terrain de golf.
« Le moratoire, ce n’est pas suffisant. Depuis 16 ans, la population ne veut pas de construction sur le terrain de golf. C’est une forte tendance. En refusant d’imposer la réserve foncière, la mairesse de Belœil prend une chance de priver les citoyens de l’usage d’un parc. Qu’est-ce qui arrive si le promoteur l’achète? Admettons qu’on a un promoteur qui a les poches creuses, il peut attendre 15-20 ans. En bonne mère de famille, la mairesse ne peut pas jouer à la roulette russe avec le futur de cet espace vert », croit-il.
Nouveau refus pour une réserve foncière
Interpellée à nouveau sur le sujet en séance du conseil du 24 février, la mairesse de Belœil, Diane Lavoie, a réitéré la position de la Ville. Elle n’imposera pas de réserve foncière et maintiendra un moratoire en attendant de tenir des consultations publiques. Belœil a donné le contrat à la firme Morin Relations publiques qui devrait lancer la consultation publique à la fin mars. Le contrat variera entre 18 000 $ et 21 000 $ selon la Ville.
Le collectif de citoyens ne croit pas en la pertinence d’une consultation publique. « Pourquoi une consultation publique? On a assez parlé, il est temps d’agir. Pourquoi engager [20 000 $] pour une firme de consultation? Je pense que les citoyens se sont assez prononcés. Si la Ville veut acheter le terrain, il faut que la Ville mette en place des mesures pour l’acquérir. Je dis qu’il faut protéger le terrain avec une réserve foncière et prendre notre temps ensuite pour discuter ce qu’on veut faire sur ce terrain-là », ajoute M. Béland.
Le Parti québécois s’intéresse au dossier
Le Parti québécois Borduas a réagi par le biais d’un communiqué cette semaine en appuyant la volonté des citoyens de garder l’espace vert dans sa forme actuelle ou autrement et la démarche de la Ville de Belœil de soumettre à un moratoire tout changement de zonage qui aurait pour effet de miner sa capacité à protéger de tels espaces, a mentionné le président local du Parti québécois, Cédric Gagnon-Ducharme.