L’annonce de la venue d’une usine pourrait être faite dans les prochaines semaines. Si le projet devait se concrétiser, il s’agirait du plus gros investissement privé en sol québécois de toute l’histoire de la province, selon le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.
Si elle voyait le jour, l’usine de Saint-Basile-le-Grand et McMasterville comprendrait une usine de cathodes, une chaîne de montage de cellules de batterie et une installation de recyclage sur le site de l’ancienne usine C.I.L. Environ 75 % du terrain visé se trouve dans une zone industrielle à Saint-Basile-le-Grand et 25 % sur un terrain zoné résidentiel à McMasterville. Pour que le projet d’usine de cellules à batterie devienne réalité, la Ville de McMasterville devra modifier son zonage.
Opposition
Au moment de mettre sous presse, la pétition initiée par M. Cousineau avait été appuyée par environ 375 signataires. M. Cousineau aimerait recueillir 5000 signatures et se présenter le 25 septembre prochain à la séance du conseil municipal de McMasterville pour faire valoir son opposition.
En plus d’avoir mis sur pied sa pétition sur le site Change.org, le résident de McMasterville a fait imprimer des affiches et a débuté un porte-à-porte la semaine dernière pour rencontrer les résidents de Mont-Saint-Hilaire et d’Otterburn Park qui vivraient en face de l’usine, de l’autre côté de la rivière. « Je veux qu’on se batte jusqu’au bout. Les gens ne semblent pas au courant. J’ai fait du porte-à-porte à la grosse chaleur. J’ai rencontré beaucoup de gens. Les gens ne sont pas au courant. »
M. Cousineau dit ne pas en vouloir au type d’usine, mais plutôt s’opposer à tout projet d’usine dans le secteur. « Je me bats contre une usine qui s’en vient dans [un secteur] résidentiel et qui n’a pas sa place. Nous sommes sur un chemin touristique. Pourquoi dézoner pour rendre ça industriel? »
Même si l’entreprise Northvolt prétend vouloir construire une usine verte en sol canadien, M. Cousineau craint tout de même les odeurs, la présence du bruit et l’impact sur le transport, autant des employés et que de la marchandise. « La 116 est étouffée par le trafic; même chose sur le bord de l’eau. Sans parler du nombre de camions de livraison. Ça va amener beaucoup de trafic. Et ce n’est pas vrai qu’une usine comme ça ne fait pas de bruit. Le voisinage va entendre un fond de bruit, même de l’autre côté de l’eau. » Il craint aussi un impact sur l’utilisation de l’eau dans le secteur.
« Retombées positives »
Appelé à commenter la pétition, le maire Martin Dulac a dit trouver dommage cette opposition alors que le dossier n’est pas confirmé, et qu’aucun détail n’a été précisé.
Pour le maire, un projet de cette envergure pourrait surtout se traduire par des retombées positives pour la municipalité et la région, contrairement aux prétentions de la pétition. « Selon les informations qui circulent, on parle de la création de plusieurs centaines d’emplois, voire de milliers; c’est une première retombée positive. » Il souligne aussi que l’arrivée d’une usine comme celle de Northvolt pourrait permettre de dynamiser le secteur commercial de la région, mais aussi de stimuler le reste du milieu industriel, notamment en favorisant l’arrivée de nouvelles entreprises ou de fournisseurs.
Il rappelle aussi que plus de 70 % de la population de la MRC de La Vallée-du-Richelieu travaille à l’extérieur de la région et que d’apporter des emplois ici peut avoir un impact positif sur les déplacements.
Le maire se veut aussi rassurant sur les inquiétudes soulevées par M. Cousineau. Si l’entreprise décide de venir ici, la Ville exigera qu’elle rencontre les citoyens pour répondre à leurs questions.
M. Dulac rejette aussi du revers de la main les accusations de manque de transparence, rappelant que le projet a fait les manchettes à de nombreuses reprises et que la Ville en a aussi parlé dans ses communications.
Il est possible de consulter la pétition au www.change.org/p/non-à-northvolt-à-mc-masterville.