1 juin 2022 - 07:00
Élection partielle à Belœil
Le dépliant d’Oser Belœil « plein de faussetés », selon des élus
Par: Olivier Dénommée
Vincent Chabot et Martin Robert.
Photothèque L'Oeil Régional.

Vincent Chabot et Martin Robert. Photothèque L'Oeil Régional.

Jusqu’à présent assez discrets au sujet de la dynamique au conseil municipal, les deux élus de Belœil, c’est nous!, Vincent Chabot (district 4) et Martin Robert (district 7), font maintenant une sortie pour dénoncer le contenu du prospectus électoral du candidat Marc-Olivier Bérubé d’Oser Belœil, qui rabaisse selon eux le travail de l’ensemble du conseil.

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Le dépliant, que L’ŒIL a pu consulter, affirme notamment que l’élection du candidat donnera « à notre mairesse les coudées franches pour […] surmonter les blocages des autres partis », donnant en exemple le « gel du taux de taxation bloqué par les autres partis » et l’idée de doter Belœil d’un commissaire à l’éthique pour laquelle les autres élus n’ont manifesté « aucun intérêt ».

« Les informations qu’on trouve dans ce dépliant sont erronées et mensongères, répond Martin Robert. Des citoyens pensent que ça va mal au conseil, mais ça ne va pas mal : il faut juste travailler plus fort pour défendre ses idées pour convaincre les autres conseillers. » Il croit que le parti de la mairesse Nadine Viau fait preuve d’arrogance en s’en prenant aux autres élus alors qu’elle est minoritaire. « Elle nous accuse de bloquer des projets, mais les seuls qui ont voté contre des résolutions, ce sont les élus de son propre parti », ironise-t-il.

Son collègue Vincent Chabot donne en exemple le dossier du plan directeur des infrastructures sportives, de loisirs, culturelles et communautaires, battu en avril avant d’être enfin adopté en mai. « La mairesse ne nous avait pas informés qu’elle n’avait pas utilisé son droit de veto [dans les 96 heures suivant la séance d’avril] et le nom du plan a même été changé à la dernière séance, on ne sait pas trop pourquoi », illustre-t-il au sujet d’un manque de communication de la part de la mairesse sur ce point.

Les deux élus dénoncent aussi le discours de Mme Viau au sujet de la hausse de taxes de 1,55 % votée dans le dernier budget. « Elle nous fait porter le fardeau de la hausse, mais tout le monde dans son équipe a aussi voté pour. On voulait tous la gratuité du transport en commun, mais c’était impossible de l’offrir sans augmenter les taxes ou de couper dans les services ailleurs », insiste Martin Robert. Quant à la question du commissaire à l’éthique mentionnée dans le dépliant, le sujet n’a tout simplement jamais été abordé au conseil, donc difficile de vraiment connaître l’intérêt des différents élus à ce sujet. « On est là pour nos citoyens avant tout, pas pour bloquer les bonnes idées. Si la proposition est bonne, on va voter en faveur », assure M. Chabot.

Des commentaires qui sont partagés par les élues de Belœil gagnant, Renée Trudel (district 2) et Louise Allie (district 1), qui qualifient de « manque de professionnalisme d’insinuer des faussetés comme le fait la mairesse et qui ont pour effet de diviser les membres du conseil. Elle devrait au contraire faire preuve de leadership et tout faire pour rallier les troupes afin de démontrer qu’elle est vraiment au service des citoyens », critique Mme Trudel.

Imposer le respect

La perception de Nadine Viau face à la dynamique actuelle au conseil est sensiblement différente, assurant que son équipe « travaille fort » depuis novembre pour faire avancer ses dossiers prioritaires. « Tout ce qu’on voulait mettre en branle, on l’a porté, mais c’est certain que d’avoir une personne de plus dans l’équipe, ça imposerait le respect », soutient-elle au sujet de cette élection partielle qui pourrait changer le rapport de force au conseil. « L’arrimage [entre les élus des différents partis] est difficile à créer et il y a des alliances qui se forment, ce qui fait qu’on doit travailler plus fort pour faire adopter des projets. […] On avance, mais il y a des choses qui pourraient changer [après l’élection]. » Elle donne en exemple le mouvement du « mois de mai sans tondeuse », de plus en plus populaire au Québec, qui a été refusé par la majorité des élus.

Mais peu importe l’issue de l’élection partielle, Mme Viau souhaite « que le respect mutuel fasse partie de la réalité du conseil après le 12 juin; en ce moment, on se sent toujours sur nos gardes et on n’avance pas autant qu’on voudrait ».

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