« Ça allait bien dans les banques alimentaires comme au Grain d’Sel et au Centre d’action bénévole (CAB). On vient de m’écrire que le CAB pouvait même aider s’il y a besoin. […] Il n’y a pas encore eu de hausse des demandes, mais les organismes ont reçu beaucoup d’appels. Ils savent que ça s’en vient », observe la directrice générale de la Corporation de développement communautaire (CDC) de la Vallée-du-Richelieu, Cathy Martel.
Le Grain d’Sel a même reçu davantage de dons de restaurants de la région afin d’aider les plus démunis. Les épiceries sont toutefois plus hésitantes à donner puisqu’elles ont elles-mêmes peur de manquer de produits, soutient Mme Martel.
« Au Grain d’Sel, ils peuvent stocker plus de nourriture puisqu’ils ont un grand congélateur et un grand réfrigérateur. Ce n’est pas le cas au CAB. Ils ne peuvent pas garder un grand inventaire. Si tous les restaurants ferment, dans une semaine, il n’y aura plus rien », remarque toutefois la directrice de la CDC.
Bien que la majorité des organismes communautaires semblent bien s’en tirer, les Chevaliers de Colomb de Belœil se sont retrouvés devant une diminution de ses bénévoles. L’organisme comptait sur une majorité de bénévoles de plus de 70 ans. Après un appel à la population, plusieurs personnes ont offert de leur temps. Les villes de Belœil et de McMasterville ont aussi collaboré. Les personnes intéressées peuvent toujours communiquer avec Les Chevaliers de Colomb, au 450 464-2905 au poste 281, pour aider à maintenir la popote et le dépannage alimentaire.
L’organisme invite les gens de moins de 70 ans et ceux qui n’ont pas voyagé ou qui n’ont pas de symptômes de la grippe. Les bénévoles qui ressentent des signes liés à la COVID-19 (fièvre, toux, difficultés respiratoires) doivent rester à la maison. Les Chevaliers de Colomb continuent de prendre de nouvelles demandes d’aide alimentaire au même numéro de téléphone.
Télétravail
Les organismes communautaires maintiennent les services jugés essentiels tout en favorisant le télétravail. C’est notamment le cas pour les services offerts aux personnes en détresse psychologique. De l’aide est offerte au téléphone.
« Entre autres, il y a de l’aide au téléphone pour les hommes en difficulté. Surtout en situation anxiogène comme ce qu’on connaît en ce moment, on ne veut pas qu’ils se désorganisent. […] On risque aussi de connaître les contrecoups de la situation. Il y aura davantage de personnes qui vivent de la détresse. Ce n’est pas tout le monde qui est capable de bien gérer son stress », affirme Mme Martel tout en demeurant optimiste.
Financement
Le gouvernement a confirmé à la CDC le maintien du financement pour les organismes communautaires. Mme Martel espère que les délais des projets subventionnés soient reportés afin de pouvoir respecter les objectifs. Même si la majorité des services sont maintenus, ils demeurent au ralenti.
« Les gens se sentent coupables de s’occuper de leurs enfants, mais de ne pas venir en aide à leur clientèle ou se sentent coupables de travailler, mais de ne pas s’occuper de leurs enfants. On a mis en place une rencontre téléphonique tous les jeudis avec les organismes. Ils ont une place où parler de leurs inquiétudes », ajoute la directrice générale de la CDC.
Pour les organismes de dépannage alimentaire, un autre enjeu vient perturber le financement. Les services jugés non essentiels ne sont plus offerts. Ces services permettaient de financer les opérations du service alimentaire.
« On ne peut plus faire d’activités de financement. Par exemple, le PSOC (Programme de soutien aux organismes communautaires) permet de payer 44 % des salaires des employés au CAB. Il y aura un manque à gagner. C’est beau de maintenir le financement, mais il faut réinvestir. Pour le moment, ça va, mais les organismes ne pourront pas survivre plus d’un mois dans la situation actuelle », affirme Cathy Martel.