Les entreprises ont jusqu’au 18 janvier prochain pour rembourser leur solde; sinon, elles perdront la portion subventionnée et payeront des intérêts de 5 %. M. Blanchet et la PDG de la CCIVR, Julie La Rochelle, ont tenu un point de presse vendredi à Saint-Mathieu-de-Belœil pour, entre autres, énumérer les raisons justifiant leur demande de report de l’échéance. D’autres députés bloquistes doivent aussi se prononcer publiquement dans leur circonscription. Notons également que les 13 premiers ministres des provinces et territoires du Canada ont demandé au premier ministre Trudeau un sursis d’une année supplémentaire pour le remboursement du prêt.
Vague de fermetures à prévoir
Selon M. Blanchet, une vague de faillites est à prévoir si Ottawa maintient l’échéance du 18 janvier, car plusieurs entreprises n’ont pas encore retrouvé le rythme de leurs activités prépandémiques. « Il y a des entreprises de la région qui ont fermé depuis qu’elles ont partagé avec nous leurs difficultés à rembourser le prêt dans les délais demandés », a rapporté Mme La Rochelle, qui occupe également le poste de présidente de l’Alliance des chambres de commerce de la Montérégie.
« Plusieurs entreprises du territoire sont dans une situation extrêmement difficile actuellement et jonglent avec les chiffres pour trouver des moyens et des solutions afin de maintenir leur tête hors de l’eau. La précarité de leur position est exacerbée par les coûts croissants liés à la main-d’œuvre, aux taux d’intérêt élevés et à l’inflation », a renchéri Mme La Rochelle.
Yves-François Blanchet a espoir qu’Ottawa change d’avis. « Ça va coûter plus cher au gouvernement de ne pas le faire. Les entreprises qui ferment ne rembourseront pas la partie remboursable du prêt. Il y aura l’effet du chômage par la suite; même si la période ne sera pas longue, elle aura un effet significatif sur l’État. »
Des entrepreneurs prennent la parole
Marcel Aubin, propriétaire du Showroom, offre avec son entreprise un espace pour des événements festifs et rassembleurs. L’entreprise, fondée en 2019, quelques mois avant la pandémie, a été empêchée d’exercer ses activités pendant plusieurs mois à cause des mesures sanitaires. « L’entreprise n’est pas encore en danger, mais nous n’avons pas atteint la vitesse de croisière escomptée depuis la reprise à l’automne 2022. On peut encore y arriver, mais le temps est un élément crucial pour s’en sortir et survivre. D’où l’urgence pour le gouvernement d’offrir davantage de flexibilité dans le remboursement du CUEC sans pénalité, notamment par la possibilité d’ententes de paiement, qui ne réglerait peut-être pas tout, mais qui apporterait assurément un peu d’oxygène au sein de mon entreprise », explique M. Aubin.
Le président du conseil d’administration de la CCIVR, Luc Rousseau, a lui aussi contracté un prêt pour son entreprise Concept B, spécialisée dans l’organisation de festivals comme Bières et Saveurs de Chambly. La dernière saison estivale a été difficile en raison des mauvaises conditions météorologiques. « Ç’a été désastreux avec de la pluie. Quand on a un prêt qui nous tient liés et qu’on voit la date butoir arriver, [c’est là] qu’on remarque qu’on a besoin de 40 000 $ pour continuer. Nous ne sommes pas sortis du stress économique et nous ignorons ce que la prochaine année nous réserve », a-t-il déclaré.