En visite dans la région à l’invitation de la Chambre de commerce et d’industrie Vallée-du-Richelieu – Rouville, le ministre Skeete a discuté de l’économie du Québec depuis l’élection de Donald Trump. « Le monde a changé, et il ne reviendra pas en arrière », a déclaré le ministre, soulignant l’incertitude croissante des relations commerciales, notamment avec les États-Unis. « Il faut réaliser que nous sommes vulnérables […] 73 % de nos exportations québécoises vont vers les États-Unis; c’est 91 milliards de dollars d’échanges et 463 000 emplois qui sont dépendants du commerce avec les Américains. » Skeete a mis en garde les gens d’affaires venus assister à sa conférence contre cette dépendance excessive et a rappelé la nécessité de développer davantage le commerce interprovincial et international, soulignant que le moment était venu de diversifier nos marchés et d’investir dans notre propre capacité de production et d’innovation.
Depuis le début des tensions commerciales, M. Skeete rappelle aussi que son gouvernement a multiplié les missions diplomatiques au sud de la frontière. Le ministre Skeete a rencontré des élus républicains et démocrates à Washington, en Géorgie et au Texas, ainsi que des regroupements d’entreprises, dans le but de défendre les intérêts économiques du Québec. « On a réussi à faire signer une lettre bipartisane entre la Géorgie et le Québec, qui affirme qu’on est des alliés et des partenaires d’affaires. »
Il a également rappelé l’existence de programmes pour soutenir l’innovation et la productivité des entreprises, et annoncé un futur plan PME, dont le détail n’a pas encore été dévoilé. Il a aussi insisté sur le rôle stratégique du Québec dans la chaîne d’approvisionnement nord-américaine, en particulier dans les secteurs des minéraux critiques, de l’aluminium et de la Défense. Il souligne que les élus américains sont d’accord que le Canada ne fait pas partie du problème, et que le Québec est un partenaire important, mais que beaucoup d’élus républicains ont peur du président Trump et d’être attaqués par la droite.
Opportunisme
Le ministre a dénoncé le manque d’investissements des entreprises québécoises. Selon lui, beaucoup de dirigeants hésitent à investir dans leurs équipements ou à moderniser leurs opérations, particulièrement en fin de carrière. Cette prudence excessive freine la croissance économique, pense le ministre.
Le ministre Skeete a aussi profité de sa conférence pour discuter du secteur de la Défense, qui représente selon lui une opportunité majeure pour le Québec. « L’année passée, c’est 350 millions de dollars qu’on a eus comme retombées au Québec. L’Ontario, c’est 1,2 milliard. » Il y voit un secteur propice à l’innovation et à la relance industrielle. Au Québec, on a l’aéronautique, le naval, le quantique, l’intelligence artificielle. « On doit changer notre attitude au Québec et se préparer à se protéger. On a tout pour réussir. »