Le muret s’était passablement dégradé au fil des décennies et présentait plusieurs lézardes ainsi que des fissures. Les premières démarches du projet remontent à 2019 et ont mené la Ville à solliciter les membres citoyens du Comité du patrimoine et de toponymie pour un avis sur le projet, en novembre 2020. « Nous avions deux scénarios. Un projet de restauration et un autre de reconstruction. Le comité était d’avis qu’une reconstruction viendrait dénaturer le muret Saint-Charles », a expliqué le conseiller municipal Gaston Meilleur.
Afin d’apporter le moins de modifications possible à l’ouvrage original, un processus de restauration a été planifié par l’architecte-paysagiste Chantal de Menezes et réalisé par le groupe AtwillMorin Inc. Chaque pierre a donc été retirée, nettoyée de son mortier original et remise en place. Les vieux joints ont été vidés, puis refaits à l’aide de ciment et de chaux. En cours de route, la découverte de certains problèmes structurels a nécessité l’insertion de nouvelles pierres et de mortier pour consolider l’arrière de la structure. Un système de drainage a également été mis en place à l’arrière du muret. En plus de la restauration, la Municipalité a profité de l’occasion pour concevoir et installer un panneau historique sur le secteur devant l’école Sacré-Cœur.
Ce projet comporte aussi une dimension légale, puisque le muret est implanté sur quatre propriétés, dont deux propriétés privées. La Ville a dû faire des démarches pour obtenir des servitudes pour le maintien en état du muret restauré.
Les coûts des travaux de réfection et les honoraires nécessaires à la restauration du muret ont été partagés entre la Ville et le Centre de services scolaire des Patriotes (CSSP). D’autre part, la Société d’histoire et de généalogie de Belœil–Mont-Saint-Hilaire a été mandatée par la Ville pour rédiger le contenu du panneau historique. Le muret restauré et le panneau ont été officiellement dévoilés le 3 octobre dernier.
Bref historique du muret Saint-Charles
Le muret Saint-Charles a été érigé par Aquilas Cheval, médecin et ancien maire, à la limite nord-ouest de son terrain, en bordure de la rue. Il a aussi aménagé un escalier au centre du mur et posé des marches au milieu du talus, un peu plus haut, pour conserver son droit de passage vers la voie ferrée. En 1934, au décès de M. Cheval, sa femme Henriette Rosconi a vendu le terrain à la Commission scolaire, maintenant le CSSP. Aujourd’hui, l’école primaire Au-Fil-de-l’Eau occupe ce terrain.
« Le muret est plus qu’une structure de béton. Il démontre le choix qui a été fait de bloquer le développement. On aurait pu croire que cette rue aurait pu débloquer, comme ç’a été le cas pour la rue Sainte-Anne. Ce choix a mené à un espace assez vaste pour accueillir une école. Cette restauration vient aussi souligner l’audace », souligne le maire Marc-André Guertin.