Fondée sous le nom d’Équipe Diane Lavoie – Belœil gagnant, la formation a dominé la politique belœilloise de 2009 à 2021, moment où elle est arrivée deuxième derrière Oser Belœil de la mairesse Nadine Viau. Les deux élues de Belœil gagnant soutiennent qu’elles ont « œuvré avec détermination pour faire de Belœil une ville dynamique, inclusive et tournée vers l’avenir » et que leur parti n’a pas à être gêné de son bilan des 16 dernières années.
« On est fières d’avoir respecté nos engagements du début, incluant celui de préserver le terrain du Club de golf et l’activité golf », insiste Renée Trudel, mentionnant d’autres réalisations sous Diane Lavoie comme le développement de plusieurs infrastructures récréatives, l’aménagement de différents parcs, l’organisation d’événements aujourd’hui incontournables comme Kaput! ou Showfrette et la création du programme Dans ma rue, on joue!.
Malgré leur bilan positif, les deux conseillères considèrent que c’était la bonne décision de mettre fin dès maintenant à l’aventure du parti. « Dans la vie, il y a des cycles, et c’est correct que celui de Belœil gagnant s’achève après plus de 15 ans », confirme Renée Trudel. Elle ne cache pas non plus avoir trouvé difficiles certaines attaques associées à l’étiquette de « vieux parti » qui était apposée à Belœil gagnant pendant la dernière campagne électorale.
Mandat difficile
Au-delà du résultat électoral qui n’a pas été à la hauteur de leurs attentes, Renée Trudel et Louise Allie ont trouvé éprouvant leur dernier mandat alors qu’elles avaient été habituées à travailler dans un climat bien différent sous Diane Lavoie . « On travaillait en gang et on se parlait avec ouverture. Là, c’est rendu opaque [au conseil] », critique Louise Allie.
Plusieurs moments de tension entre les élus d’Oser Belœil et ceux de l’opposition ont été relatés dans L’Œil Régional depuis l’élection de novembre 2021, mais la goutte de trop pour les élues de Belœil gagnant a été la saga du dépliant d’information de septembre dernier, voyant cela comme un manque de respect pour les autres élus, qui ont été complètement effacés dans ce plan de communication distribué à tous les citoyens, mais surtout pour l’administration.
« Dans ce dossier, on sait que l’administration a posé des questions pertinentes et légitimes sur le dépliant, mais rien n’a été changé avec comme argument un avis juridique. En plus d’être une mauvaise gestion des fonds, c’est un manque de respect pour l’opposition, mais surtout envers les employés de la Ville qui font leur travail en soulevant des points, mais qui sont ignorés. Ce dossier, c’est l’essence de ce qui ne fonctionne pas depuis trois ans et il faut que ça change; les citoyens méritent mieux que ça. […] On sera là jusqu’à la fin. On a un rôle à jouer, des dossiers à défendre et des citoyens à représenter. »
En appui à Belœil, c’est nous!
« Une page se tourne, mais notre engagement envers les citoyens demeure intact. Plutôt qu’une fin, il s’agit d’une transition naturelle vers une nouvelle dynamique politique », reprend Renée Trudel. L’équipe de Belœil gagnant souhaite maintenant « prêter main-forte » à Belœil, c’est nous!, l’autre parti d’opposition représenté au conseil municipal, avec qui les élues ont découvert plusieurs atomes crochus, notamment dans leur vision de la saine gestion des deniers publics et dans le développement responsable de la ville.
« Ça fait quelques mois qu’on a pris la décision de dissoudre le parti pour soutenir Belœil, c’est nous!. Nos deux partis partagent les mêmes valeurs et c’est devenu naturel pour nous de vouloir joindre nos forces », commente Louise Allie. Les vétéranes s’entendent pour dire que la jeunesse et le dynamisme du parti, fondé pour l’élection de 2021, étaient un bel avantage, et qu’elles feront tout le nécessaire pour qu’il livre la meilleure campagne possible d’ici le 2 novembre. Pour elles, il est primordial qu’il y ait « de vraies élections et un vrai débat » cet automne et elles estiment que ce parti est le meilleur véhicule pour y arriver.
Pas d’autre mandat pour Renée Trudel
Après avoir pris la décision de dissoudre Belœil gagnant, sa cheffe en est venue à faire sa propre réflexion sur son avenir. Le contexte l’a amenée à décider de ne pas briguer un nouveau mandat après 16 années au conseil municipal de Belœil.
« Je me souviens que mon premier projet comme élue a été l’implantation du parc de planche à roulettes, mais à travers les années, j’ai l’impression d’avoir accompli ce que je pouvais accomplir dans le district 2. » Le climat difficile au conseil a certainement alimenté sa réflexion, mais également le fait qu’elle a une charge plus importante de travail à son emploi et qu’elle s’apprête à devenir grand-mère, l’amenant à vouloir prendre un pas de recul de la politique municipale.
« J’espère que ma présence et mes interventions ont pu servir de repère, apportant un peu de stabilité et d’espoir en cette période tumultueuse », commente Renée Trudel. Elle assure qu’elle est sereine dans cette décision et qu’elle sera prête à « travailler autrement » pour sa ville lorsqu’elle ne sera plus autour de la table des élus.
Mme Trudel précise qu’elle a déjà en tête une candidature qui pourrait, selon elle, bien représenter les citoyens de son district à sa place. Elle se garde toutefois de dévoiler son identité pour le moment. « Mais c’est certain que je vais prêter main-forte à cette personne. Il y a des gens de qualité avec différentes expériences et un œil neuf qui feraient d’excellents conseillers », croit-elle.
Louise Allie encore en réflexion
De son côté, Louise Allie, élue du district 1 depuis 2009, n’est pas encore prête à annoncer son futur politique. En fait, il y a quelques mois, elle était prête à annoncer sa retraite de la politique, voire ne pas terminer son mandat. Les deux mois de repos qu’elle a pris de son rôle de conseillère ont toutefois rallumé sa flamme. « Je n’ai pas eu le choix de décrocher parce que c’était trop, mais ces deux mois de recul m’ont redonné de l’énergie et ma réflexion se poursuit. »