Bien que la CCIVRR soit une organisation apolitique, sa présidente-directrice générale, Julie La Rochelle, a soutenu avoir jugé important de permettre à ses membres et à la communauté de la région d’en apprendre un peu plus sur le chef du Parti québécois, sur son parcours en politique et sur sa vision économique pour le Québec dans un contexte géopolitique particulier. Pour l’occasion, la salle était d’ailleurs pleine de gens d’affaires de la région, mais aussi d’élus municipaux et de gens près du Parti québécois. M. St-Pierre Plamondon a par ailleurs rappelé que Belœil a toujours été une ville « très accueillante pour notre mouvement et notre parti ».
Dans une allocution d’un peu plus de 25 minutes, Paul St-Pierre Plamondon a notamment abordé la question des relations commerciales avec les États-Unis, mais a surtout voulu se faire rassurant devant la communauté d’affaires de la région par rapport à sa place dans un Québec souverain. « Le Parti québécois est un allié de la communauté d’affaires. […] Ma vision pour le Québec, c’est un Québec entreprenant qui rayonne partout dans le monde », a insisté celui qui se décrit lui-même comme « entrepreneur en pays » sur le réseau social X.
C’est ainsi que le chef du PQ veut mi- ser sur les petites et moyennes entrepri- ses (PME) québécoises plutôt que sur des multinationales, lançant une pointe aux entreprises Amazon et particulièrement Northvolt au passage. « La filière batterie est un environnement intéressant pour le Québec, mais on remet en question de mettre toutes nos billes dans des montants [de grande envergure] sur quelques projets au lieu d’entreprises qui ont du potentiel à moyen terme. »
Le sujet des PME est aussi revenu dans la période d’échanges d’une quinzaine de minutes avec Dany Michaud, vice-président du conseil d’administration de la CCIVRR. Selon M. St-Pierre Plamondon, pour ramener la flamme entrepreneuriale au Québec, il faut « envoyer des signaux clairs que c’est notre priorité » et se montrer plus « sévères » envers les multinationales pour justement dégager de l’argent pour des PME locales.
En entrevue avec L’Œil Régional, Paul St-Pierre Plamondon sent que son discours face à Northvolt a été plutôt bien accueilli. « Les gens comprenaient mon raisonnement, je ne pense pas qu’ils ont le sentiment que l’on abandonne qui que ce soit, au contraire. Il y avait beaucoup de dirigeants de PME dans l’assistance qui attendent depuis des années qu’on fasse des PME québécoises une priorité avant d’engager des sommes gigantesques pour des multinationales. »
Immigration
Paul St-Pierre Plamondon a aussi voulu se faire rassurant dans le dossier de l’immigration temporaire, un sujet chaud pour plusieurs entrepreneurs de la région qui sont dépendants de cette main-d’œuvre. Si un gouvernement du Parti québécois diminuerait significativement le nombre d’immigrants, notamment temporaires, il ne souhaite pas arracher le pansement « d’un coup sec ». « On propose un plan graduel de réduction, qui n’est pas pareil d’un secteur à l’autre. » L’agriculture serait d’ailleurs parmi les secteurs épargnés.
Le dernier segment du dîner-conférence était une période de questions du public. En un peu moins de 25 minutes, M. St-Pierre Plamondon a eu le temps de répondre à six questions aux sujets très variés. Il n’a pas fermé la porte à participer à la « révolution technologique » de l’intelligence artificielle, alors que le Québec est un des seuls endroits au monde dotés d’assez d’énergie pour aider à la développer. « Si on vend notre électricité au juste prix et qu’on est partenaires pour ne pas être qu’un donneur d’énergie, on serait bien positionnés. » Sous un gouvernement péquiste, l’économie sociale, notamment en santé, aura une place accrue et le PQ s’est engagé à avoir un réseau « 100 % CPE [centre de la petite enfance] », garantissant une place pour chaque enfant.
Enjeux locaux
Paul St-Pierre Plamondon a ratissé large dans son allocution devant la communauté d’affaires de la Vallée-du-Richelieu, reconnaissant qu’il est encore trop tôt pour faire des annonces spécifiques pour la région, mais il estime que la population se retrouvera dans les sujets comme l’agriculture, le logement et l’économie. Il y avait néanmoins un absent dans les discussions : le transport en commun. Il en a toutefois parlé avec le journaliste, confirmant son désir de développer davantage le réseau, notamment dans la région. « On continue de penser que c’est la chose à faire sur le plan environnemental, de la productivité, de la santé mentale. Ce qu’on fait subir aux habitants des rives Sud et Nord qui ont à faire à Montréal, en termes de perte de temps, c’est contre- productif. On a l’obligation d’au moins aller vers une amélioration et non pas le voir comme une dépense. »
Si le PQ semble confiant de reconquérir la circonscription de Borduas en 2026, il est encore trop tôt pour annoncer le représentant du parti à la prochaine élection. « On a reçu des candidatures partout à travers le Québec : les gens lèvent la main. On n’a pas encore commencé le processus parce que nos efforts sont concentrés vers les élections partielles qui s’en viennent, mais d’autres annonces suivront », promet Paul St-Pierre Plamondon