18 août 2021 - 18:30
Le passeport vaccinal reçoit un appui tiède des commerçants de la région
Par: Denis Bélanger

Le personnel du restaurant La Cage – Brasserie sportive de Mont-Saint-Hilaire risque d’avoir une longueur d’avance pour l’application du passeport vaccinal. Un restaurant de la chaîne de Québec a été choisi comme endroit d’essai pour le passeport. Photo François Larivière | L’OEil Régional ©

Yan Cloutier du Cracheur de feu. Photothèque | L’OEil Régional ©

Jonathan Dubé de Crossfit Stricken. Photothèque | L’OEil Régional ©

Les réactions des commerçants de la région touchés par l’application du passeport vaccinal sont mitigées par rapport à cette nouvelle mesure imposée par le gouvernement du Québec. Plusieurs entrepreneurs sont en accord avec le principe, mais voient un fardeau supplémentaire à devoir gérer. Certains ont même un malaise à l’idée de devoir refuser des clients qui n’auront pas leur preuve de vaccination.

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Rappelons que le passeport vaccinal sera mis en application dès le 1er septembre et sera obligatoire pour fréquenter notamment un gym, un bar ou un restaurant. Les employés de ces établissements n’auront toutefois pas l’obligation d’avoir reçu deux doses de vaccin pour effectuer leurs quarts de travail. Les services essentiels sont évidemment exclus de cette mesure. Du côté des services non essentiels, les commerces de détail et les centres commerciaux ne sont pas visés actuellement.

Taper sur le même clou

C’est justement sur l’étendue limitée de la mesure que le bât blesse, selon Yan Cloutier, propriétaire du restaurant Le Cracheur de feu à Belœil. « Je trouve dommage qu’on tape encore sur la tête des restaurants. Pour être juste, le gouvernement devrait l’imposer partout. […] J’espère qu’avec le passeport, on pourra laisser tomber certaines mesures comme le masque et la distanciation. Il faut rappeler que nous fonctionnons à une capacité réduite. Ça va être un casse-tête à gérer. »

Le copropriétaire des Brasseurs du Moulin de Belœil, David Lamoureux, voit une charge de travail supplémentaire s’amener cet automne. « Je comprends pourquoi ils font ça. Mais je redoute l’automne et ça nous oblige à avoir du personnel additionnel. En plus, on n’a quasiment plus de soutien financier. […] Évidemment, c’est préférable pour moi de rester ouvert plutôt que de fermer, car ça devient plus difficile après pour le recrutement et la rétention de la main-d’œuvre. »

Le copropriétaire du centre d’entraînement Active Performance Institut de Belœil, Olivier Bourgeois, a des sentiments partagés sur le sujet. « D’un côté, je suis d’accord qu’on récompense ceux qui ont fait l’effort de se faire vacciner pour le bien de la santé collective. De l’autre côté, c’est sûr que c’est un défi de plus pour l’entrepreneur que je suis. Mais je vais continuer à être résilient. Et je pense qu’une bonne partie de ma clientèle est favorable aux vaccins. Certains me montrent déjà leur preuve de vaccination. »

Un refus difficilement acceptable

Le propriétaire du gym Crossfit Stricken Saint-Hilaire, Jonathan Dubé, a de la difficulté à adhérer au concept de devoir refuser des clients. « Tu as des gens qui vont chez toi depuis des années pour s’entraîner pour maintenir une bonne condition physique et là, tu dois leur dire qu’ils ne peuvent plus venir. Je trouve ça dommage, on aurait pu trouver d’autres moyens. »

Une longueur d’avance

Le personnel du restaurant La Cage – Brasserie sportive de Mont-Saint-Hilaire risque d’avoir une longueur d’avance pour l’application du passeport vaccinal. Un restaurant de la chaîne de Québec a été choisi comme endroit d’essai pour le passeport. Le projet pilote a été effectué la semaine dernière et les différentes observations seront relayées dans toutes les succursales de La Cage.

« Le Ministère nous a approchés pour ça. Nous voyons ce projet pilote d’un œil positif. Ça permet d’en apprendre beaucoup sur le fonctionnement ainsi que de se préparer d’avance, commente Marc Pelletier, vice-président marketing et communications pour la chaîne de restaurants. Les échos que j’ai jusqu’à maintenant est que ça fonctionne bien. »

Le verre à moitié plein

De son côté, la Chambre de commerce et d’industrie de la Vallée-du-Richelieu (CCIVR) s’est dite soulagée que le gouvernement ait opté pour le passeport plutôt que d’exiger à nouveau la fermeture des commerces non essentiels. « Nos entreprises ont fait preuve de beaucoup de souplesse et d’adaptation pour respecter des normes sanitaires et se sont pliées à toutes les règles afin de limiter la propagation du virus », fait remarquer la directrice générale de la CCIVR, Julie La Rochelle.

Cette dernière ajoute que l’une des préoccupations est certainement la réponse des clients à cette nouvelle mesure. « C’est pourquoi nous invitons toute la population à respecter les normes qui seront mises en place pour vérifier le passeport vaccinal, à être courtoise avec les entreprises qui devront l’exiger et, évidemment, à se faire vacciner! »

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