Je ne suis pas raciste, mais les Arabes, pas capable. Je sais, j’ai travaillé avec un Arabe, sont tous pareils. Des voleurs de job, des prêcheurs qui en veulent à mon bacon et à mon jambon. Va lapider tes femmes soumises dans ton pays!
J’ai peut-être la corde sensible. Mais, je ne sais pas, on dirait que ça empire. Le racisme prend une teinte arabo-islamiste, fallait s’y en attendre. Facile de faire le raccourci. Si un islamiste se fait exploser, tous les islamistes ont le potentiel de le faire. Pis un islamiste et un Arabe, c’est la même chose hein? Syrien, Iranien, Palestinien, Arabe, Musulman. On ne fait pas la distinction. Pire, on ne cherche pas à la faire. Le racisme a toujours été une histoire de peur et d’incompréhension. Mais ça devient aujourd’hui beaucoup un raccourci intellectuel.
Me semble qu’on se gardait une petite gêne avant. Là, avec une bande d’amis, je peux entendre des blagues ou des commentaires racistes sans scrupule. Combien de publications sur Facebook voyez-vous sur l’islam radical, ou encore des interventions de vos amis qui clament haut et fort «Jamais on ne se soumettra!», ou une vidéo d’un islamique qui se fait tabasser pour avoir voulu convertir un prisonnier? Juste en écrivant cette phrase, j’ai vu deux ou trois publications plutôt louches.
Ben voyons crisse, qu’est-ce qui se passe? Depuis quand est-ce devenu cool d’être raciste et intolérant?
Encore, je ne parle pas de génocide ethnique, de pendaison, de ségrégation. Ni même de préjugé ou de favoritisme à l’emploi. Je parle du petit commentaire dérangeant, mais tout à fait assumé. Du «eux contre nous».
Dans la foulée de la loi 59 et de notre volonté de nous protéger de l’intégrisme religieux, j’accepte d’avoir la conversation sur ces sujets épineux. Les propos peuvent être durs et le ton peut monter. Parfait. Mais le racisme et l’intolérance, me semble que l’Histoire avec un grand H devrait nous pousser à mieux réfléchir?
Ne pensaient pas devoir vous citer des gens comme Martin Luther King en 2015. Au Québec! Allez, faites l’exercice. Écoutez les conversations autour de vous, ici dans la région. Passez quelques minutes sur les réseaux sociaux. C’est à faire peur.