L’accusé de 46 ans avait été condamné à six mois de prison en mars 2019 pour fraude de plus de 5000 $ à l’endroit de son employeur. Nicolas Landry avait toutefois porté sa cause en appel et deux juges sur trois de la Cour d’appel avaient rejeté sa requête le 6 septembre. Il devait se livrer aux autorités au plus tard en fin d’après-midi le 9 septembre, ce qu’il n’a pas fait puisqu’il était déjà au Mexique au moment du verdict de la Cour d’appel.
Dernière tentative
Avant de revenir au pays, Landry s’est notamment assuré par l’entremise de son avocat de déposer la requête à la Cour suprême ainsi qu’une requête de remise en liberté. Nicolas Landry demeurait à sa résidence secondaire de Tulum. D’ailleurs, sa carte de résidence permanente au Mexique a été renouvelée en septembre pour une période de trois ans. Il a indiqué devoir attendre de recevoir sa carte avant de revenir au pays pour éviter de perdre son statut. Il l’a reçu le 7 octobre, soit plus d’un mois avant son retour.
À son retour au Canada le 14 novembre, l’accusé a été arrêté aux douanes puis a rapidement comparu devant le tribunal pour son enquête de remise en liberté. Le juge de la Cour d’appel Frédéric Bachand a conclu que Nicolas Landry ne fuirait pas cette fois, car il aurait à déposer son passeport et son père a fourni des garanties financières de 50 000 $. Le magistrat a aussi pris en considération le fait que la peine de six mois serait purgée avant que le dossier ne soit décidé devant la Cour suprême.
Invalide
Les faits reprochés à Nicolas Landry remontent à l’année 2014, année où il avait été reconnu invalide pour son emploi en 2014, une décision ne pouvant être renversée ou contestée. Cette décision avait amené la SQ à lui verser un plein salaire jusqu’à sa retraite prévue en 2026.
Nicolas Landry était en arrêt de travail depuis plusieurs années avant son arrestation. Il avait dû s’absenter de son emploi dès 2009 pour des motifs de santé mentale. Selon des documents de cour, lors des rencontres avec le médecin pour déterminer s’il était apte à retourner au travail, l’homme avait dissimulé d’importantes informations quant à son implication dans quatre agences, dont Voyages Mont-Saint-Hilaire et Voyages Belœil.
Au médecin, il avait notamment mentionné qu’il aidait sa conjointe qui possédait ces entreprises. À des agents d’infiltration, Nicolas Landry se serait toutefois présenté lui-même comme propriétaire de l’entreprise. C’est une photo de l’accusé en voyage, publiée sur internet, qui a déclenché une enquête.
Des perquisitions ont été effectuées le 20 novembre 2014 et Nicolas Landry a été suspendu tout en conservant son plein salaire. Il a été visé par un mandat d’arrestation le 4 août 2015 et a comparu devant le tribunal le 4 septembre suivant. Il a alors été suspendu à demi-solde. Un acte d’accusation a été finalement déposé le 21 mars 2017. L’accusé a finalement subi son procès à l’été 2018.