29 juin 2022 - 07:00
À Belœil et Mont-Saint-Hilaire
Le projet des filets zéro déchet se poursuit
Par: Olivier Dénommée
Ce filet installé à Mont-Saint-Hilaire restera en place pendant six mois et permettra de capter les déchets qui sortent des exutoires pluviaux pour éviter qu'ils se retrouvent dans la rivière Richelieu. Trois autres filets comme celui-ci sont installés dans la région.
Photo gracieuseté

Ce filet installé à Mont-Saint-Hilaire restera en place pendant six mois et permettra de capter les déchets qui sortent des exutoires pluviaux pour éviter qu'ils se retrouvent dans la rivière Richelieu. Trois autres filets comme celui-ci sont installés dans la région. Photo gracieuseté

Dévoilé l’été dernier, le projet Filets zéro déchet – Agir à la source est une initiative de Nature-Action Québec pour diminuer le nombre de déchets qui se retrouvent dans les égouts pluviaux pour ensuite faire leur chemin jusqu’à la rivière Richelieu et au fleuve Saint-Laurent. Trois villes, dont Belœil et Mont-Saint-Hilaire, sont dotées pour les prochains mois de filets capteurs de déchets à des exutoires pluviaux dans le cadre du nouveau volet « La réduction des déchets – pour un fleuve en santé » de ce projet environnemental.

Publicité
Activer le son

« En 2021, six municipalités [incluant Belœil, Mont-Saint-Hilaire, Otterburn Park et McMasterville] ont participé à ce projet pilote. Ça nous a permis de voir comment ça fonctionnait et de constater les enjeux, par exemple la fréquence à laquelle on devait se déplacer pour vider les filets ou les problèmes de trous vraisemblablement causés par des rongeurs », résume Justine Plessis, chargée de projets – Gestion des matières résiduelles et écocivisme chez Nature-Action Québec. Elle note que malgré une année relativement faible en pluie, les filets ont permis de ramasser pas moins de 317 kg de déchets, dont majoritairement des matières plastiques souvent très légères comme des sachets, mais aussi beaucoup de mégots de cigarette.

Parallèlement aux filets, une importante campagne de communication avait aussi eu lieu, touchant près de 60 000 personnes en les informant sur la réalité de ce qui se retrouve dans les cours d’eau à partir des égouts pluviaux. « Cela va prendre un peu plus de temps pour voir des changements significatifs dans les habitudes des gens, mais le but est que les gens arrêtent de jeter leurs déchets n’importe où. Beaucoup jettent leurs mégots dans les bouches d’égout sans penser qu’il n’y a aucun filtre jusqu’aux cours d’eau et que ces déchets vont éventuellement se retrouver dans la mer », rappelle Mme Plessis.

La deuxième année du projet permet donc de poursuivre le travail et de préciser certaines façons de faire. Notamment, on se concentre sur moins de municipalités, mais celles-ci sont dotées de davantage de filets, qui resteront installés à plus long terme. Cet été, Belœil, Mont-Saint-Hilaire et Verchères ont chacune deux filets sur différents exutoires pluviaux, qui resteront en place pour une durée de six mois.

Un autre volet du projet impliquant trois autres municipalités – Boucherville, Candiac et Varennes – mise plutôt sur une campagne de sensibilisation sur leur territoire et les villes organiseront des corvées de nettoyage des berges. Cette année, la campagne de communication se fera notamment via un site web et les réseaux sociaux, mais également à l’aide de pochoirs à proximité des bouches d’égout pour transmettre des messages de sensibilisation ou encore des panneaux installés près des filets zéro déchet.

Faire des petits

Si Nature-Action Québec peut mener ce projet grâce au soutien du programme ÉcoAction d’Environnement et Changement climatique Canada et de la Fondation TD des Amis de l’environnement, il espère inspirer différentes municipalités pour qu’elles prennent elles-mêmes des initiatives semblables pour réduire les déchets se retrouvant dans les cours d’eau. « On veut faire découvrir cet outil aux municipalités. Jusqu’à présent, quelques-unes nous ont déjà contactés pour savoir comment se procurer de tels filets et il nous fait plaisir de les appuyer avec l’expertise que nous avons développée dans la dernière année », commente Mme Plessis, qui pense que le projet Filets zéro déchet – Agir à la source aura toujours sa raison d’être. « On n’a pas encore la confirmation de notre financement pour 2023, mais on sait qu’il y a une demande pour mieux agir à la source pour limiter les déchets, sous une forme ou une autre. »

image