Les sourires étaient nombreux à l’hôtel Rive-Gauche, qui recevait la présentation publique. La mairesse de Belœil, Nadine Viau, s’est montrée particulièrement heureuse de rencontrer les citoyens curieux de connaître l’avenir du projet, deux ans après la consultation publique où les premières esquisses du projet avaient été présentées. Elle a aussi livré un vibrant plaidoyer quant à l’importance de bien réfléchir ce quartier. La soirée était aussi l’occasion de présenter un bref documentaire sur la mission de représentants de Belœil à Copenhague, capitale du Danemark, où ils se sont inspirés en juin dernier pour voir ce qui peut être repris dans le contexte belœillois.
S’en est suivie la présentation du concept par les architectes Pierre Thibault et Jérôme Lapierre, proposant un quartier à échelle humaine et sécuritaire où tout est accessible à environ 5 minutes de marche et où l’auto ne serait pas nécessairement le moyen de transport de prédilection. Si les grands principes d’aménagement n’ont pas changé depuis deux ans, les différents types d’îlots se sont précisés, laissant entrevoir une grande diversité dans le quartier. Le projet comporte autant des maisons en rangée pour les jeunes familles que des appartements de plus ou moins grande dimension, dont des logements abordables, avec de nombreux espaces partagés dans les cours intérieures comme des parcs ou des espaces verts, offrant des zones de nature et de quiétude au milieu des différents îlots. La Ville estime à environ 10 % la part d’espaces verts dans le développement, concentrés sur deux axes.
Variété de stationnements
En banlieue, la question des stationnements est incontournable et le projet s’est montré rassurant à ce sujet. Le stationnement sur rue continuera d’exister à certains endroits, mais des stationnements souterrains seront privilégiés dans la plupart des cas. Il y aura aussi quelques stationnements extérieurs aux coins des îlots, autant pour des résidents que pour des visiteurs, et un stationnement étagé situé à proximité de la grande rue commerciale du quartier.
En plus de l’école qui est déjà annoncée, le nouveau quartier doit inclure une grande place publique à proximité de celle-ci, de même qu’un réseau cyclable très développé. Les bâtiments du quartier comporteront de 2 à 6 étages selon le secteur, et Pierre Thibault assure qu’il y aura une « transition douce » avec les quartiers déjà existants dans la taille des bâtiments.
Malgré la présentation d’environ une heure faite par les deux architectes, plusieurs zones demeuraient floues et les citoyens présents ont posé plusieurs questions pertinentes à la Ville sur des détails du projet. Cela a permis d’apprendre que plusieurs éléments n’étaient toujours pas ficelés, comme la distribution de l’électricité, que la Ville souhaite souterraine si elle parvient à s’entendre avec Hydro- Québec, l’offre en transport en commun, qui doit encore être discutée avec exo, ou la garantie de présence de logements abordables, voire la définition de ce qui est considéré comme « abordable » à Belœil. Au moment de la présentation publique, l’étude de circulation du secteur et l’étude fiscale pour financer le projet n’étaient toujours pas réalisées.
Prochaines étapes
Des urbanistes de la firme Stantec ont présenté un segment plus technique sur les prochaines étapes à suivre pour que le développement puisse effectivement voir le jour. Dans les prochains mois, il faudra encore préciser la vision, les orientations et les objectifs du nouveau quartier, puis développer un plan de mise en œuvre du projet. L’élaboration du projet particulier d’urbanisme (PPU) de même que la concordance des règlements d’urbanisme suivront, ce qui devrait mener à une consultation citoyenne en juin 2025 pour présenter le contenu du PPU, qui peut quelque peu modifier les plans du projet présentés la semaine dernière. Les règlements devraient ensuite être adoptés dans les mois suivants. L’urbaniste de Belœil Damien Sanschagrin note toutefois que, s’il y a des retards dans les différentes étapes, il est possible que la consultation n’ait alors lieu qu’à l’automne, ce qui retarderait le reste du processus de quelques mois. Pour le moment, en considérant que les règlements soient bel et bien adoptés à l’automne 2025, la Ville s’attend à ce que les travaux puissent débuter en 2026 seulement.