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Les membres de la RIPRSL affirment que le corps policier peine à recruter le nombre d’employés nécessaire pour maintenir ses obligations liées à son niveau de service. « Pendant ce temps-là, l’École nationale de police réserve des recrues pour les villes de Montréal, de Laval et pour la Sûreté du Québec », peut-on lire dans la résolution adoptée par plusieurs villes pour demander au gouvernement de trouver des solutions.
Les villes membres vont même jusqu’à clamer que la pénurie d’effectifs au sein de la RIPRSL a pour effet de causer un certain épuisement au niveau des employés. « La pénurie d’effectifs a également un impact notable sur la sécurité des citoyens, notamment en matière de sécurité routière qui, d’ailleurs, se reflète au dernier bilan de la SAAQ au niveau de son bilan routier 2022 », signalent également les élus.
Moins dramatique
Le directeur de la RIPRSL, Marco Carrier, peint un tableau moins noir de la situation, tout en reconnaissant le défi du recrutement. « L’an dernier, il y a eu une certaine fatigué accumulée alors que des policiers faisaient du surtemps. Mais dernièrement, nous n’avons pas entendu parler d’épuisement. Évidemment, l’École nationale de police a pris du retard dans la formation des aspirants policiers pendant la pandémie. »
Pour combler les effectifs et les besoins, en plus du personnel permanent, la RIPRSL embauche actuellement une cinquantaine de policiers temporaires. « C’est exceptionnel d’en avoir autant. Auparavant, nous devions faire des mises à pied à l’automne; là, ils sont embauchés à l’année. »
Selon M. Carrier, la Régie dispose de plusieurs atouts pour attirer des aspirants policiers. « Nous avons une formation qui se donne dès l’entrée en fonction et qui est propre à notre service et bien appréciée. Nous sommes dans une belle région et avons un beau service policier. Nous offrons aussi une prime, soit un montant forfaitaire de 1000 $ après six mois, et un autre 1000 $ après un autre six mois. »
Retard rattrapé
La pandémie a entraîné le retard de la formation de 350 aspirants policiers à l’École nationale de police. Cette dernière a été fermée de mars à juin 2020. À la reprise des activités, l’École a dû accueillir moins d’élèves qu’à l’habitude. « Nous formions trois cohortes à la fois avant la pandémie, soit 72 élèves. Au retour en 2020, nous devions faire une cohorte à la fois. Notons que la formation se fait en internat et que tout le monde habite les lieux de l’école durant la semaine», souligne la porte-parole Véronique Brunet.
Cette dernière assure que le retard a été rattrapé et souligne que l’École nationale augmentera sa capacité de formation dès l’automne. « À la suite des demandes du gouvernement, nous allons accueillir 972 aspirants policiers par année, au lieu de 648. »