28 février 2024 - 07:00
Office régional d’habitation de la Vallée-du-Richelieu
Le retrait de chutes à déchets contesté par des locataires
Par: Denis Bélanger
Jocelyne Paradis a instigué une pétition pour avoir accès de nouveau aux chutes à déchets. Photo Denis Bélanger \ L'Œil Régional

Jocelyne Paradis a instigué une pétition pour avoir accès de nouveau aux chutes à déchets. Photo Denis Bélanger \ L'Œil Régional

La décision de l’Office régional d’habitation de la Vallée-du-Richelieu (ORHVR) de fermer les chutes à déchets de ses immeubles soulève le mécontentement et la désolation de plusieurs locataires pour qui il est maintenant plus compliqué d’aller porter les ordures dans le bac à l’extérieur.
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Demeurant au 270, rue Radisson, Jocelyne Paradis a instigué une pétition qui a recueilli plusieurs signatures pour avoir de nouveau accès aux chutes à déchets. Cet immeuble ne contient aucun ascenseur et le bac à déchets est situé à quelques mètres de la bâtisse.

« Plusieurs des locataires souffrent de limitations physiques qui entraînent un stress incongru pour suivre les directives. Il ne faut pas oublier que plusieurs d’entre eux sont avancés en âge », souligne Mme Paradis, qui demeure au troisième étage.

Elle ajoute que les couvercles des bacs à ordures et autres matières résiduelles sont lourds et difficiles à soulever. « Moi, je ne suis pas très grande et c’est difficile pour moi parfois de mettre des matières dans les bacs. Le fait d’apporter ces déchets en bas exigera des locataires de descendre et remonter fréquemment les escaliers. »

Certains locataires doivent faire appel à des membres de leur entourage. D’autres doivent se tourner vers un voisin. Selon une locataire, au moins une personne laisse les poubelles dehors sur son balcon.

Mme Paradis et d’autres locataires sont choqués d’autant plus qu’ils n’ont pas été consultés directement. L’ORHVR confirme cette information, mais précise que le point est toutefois passé à une réunion du conseil d’administration où siègent deux locataires.

Environnement

L’ORHVR avance avoir pris cette décision afin de se conformer notamment au Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) dont l’objectif est d’atteindre un taux de recyclage des matières organiques de 60 % d’ici 2025.

« Avec les chutes à déchets existantes, aucun tri n’était fait de la part des locataires. Toutes les matières étaient mises aux chutes à déchets : recyclage, ordures et matières organiques, souligne la porte-parole de la MRC, Anh-Thu Tran. Un changement d’habitude est parfois difficile pour tout le monde. Le tri des matières résiduelles est généralement bien accueilli dans la pratique par les citoyens. » La prochaine étape sera d’offrir des ateliers sur le triage des matières résiduelles, organiques et de recyclage.

Jocelyne Paradis dit comprendre l’importance du triage, mais estime que cela ne doit pas se faire en brimant les gens. « Je ne suis pas convaincue que les gens vont prendre plus la peine de trier. »

Autonomie

Dans ses communications, l’ORHVR insiste sur le fait que les locataires doivent être autonomes, ce qui implique des déplacements à l’extérieur. L’ORHVR donne toutefois des pistes de solution aux locataires pour avoir de l’aide, dont celle de contacter les intervenants communautaires pour avoir des références d’organismes. L’organisme assure aussi que le fournisseur attitré au déneigement des stationnements et trottoirs a été informé de porter une attention particulière au chemin menant au conteneur à déchets. De l’abrasif sera déposé en plus grande quantité à ces endroits. « Il y a aussi un soutien offert par le CLSC pour le maintien à domicile pour cas particuliers », ajoute Mme Tran.

Cette insistance sur l’autonomie choque néanmoins Mme Paradis. « On ne semble pas comprendre que l’autonomie a plusieurs volets et que l’on peut très bien être autonome et avoir certaines difficultés à disposer des déchets. »

De son côté, le maire de Mont-Saint-Hilaire et président de l’ORHVR, Marc-André Guertin, est sensible à la situation. « Il faut garder les gens le plus longtemps possible à la maison. Certains d’entre eux pourraient être orientés vers des endroits plus adaptés pour leurs besoins. Un changement d’habitude n’est pas évident, mais nous sommes convaincus que nous obtiendrons les résultats escomptés. »

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